Salaün Magazine n°7 - page 26

Salaün
Magazine
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REPORTAGE |
L'Ouest Américain
ou à cheval. Aux dires du pilote qui vient
de poser notre hélicoptère sur le som-
met d'un pic rocheux à proximité du lac
Powell pour nous permettre d'y tourner
des images aériennes, le survol du lac
en avion est une expérience inoubliable.
Tout autour du lac, dont les contours
sont si sinueux qu'ils dépassent en kilo-
mètres la longueur de toute la côte ouest
des États-Unis, on découvre des forma-
tions rocheuses impressionnantes, des
plages, des falaises et des canyons. Le
site du Horseshoe Bend, le virage en fer
à cheval, est particulièrement saisissant.
C'est aussi ici que l'on descend dans un
des plus beaux canyons des États-Unis,
Antelope Canyon, dont les parois rose
et orange sont magnifiées par la lumière
au zénith.
Sur la piste des Indiens navajos
C'est aux confins du Nouveau-Mexique,
de l'Utah et de l'Arizona que nous attei-
gnons le point le plus oriental de notre
voyage en entrant sur le territoire des
Indiens navajos. La plus grande com-
munauté amérindienne du pays, qui
compte 300 membres, gère un immense
territoire de manière autonome et fait
face à des difficultés économiques et
sociales considérables, dont un taux
de chômage qui avoisine les 60%. Des
siècles d'acculturation et de dépréciation
ont profondément marqué ce peuple,
qui souffre d'un important retard en
matière d'éducation, d'infrastructures et
de société. L'autonomie politique et les
sommes versées au titre de réparations
par les autorités américaines n'ont pour
l'instant pas inversé la courbe du déclin.
Pourtant, des médias indépendants, y
compris en langue navajo, mais aussi
nombre d'organisations culturelles et
infrastructures touristiques contribuent
à maintenir un certain dynamisme éco-
nomique dans la communauté. Ce sont
par exemple les Navajos qui gèrent les
hôtels de la réserve ainsi que le fasci-
nant site de Monument Valley. C'est
avec bonne humeur que Vali, un des
guides navajos, nous enseigne quelques
mots dans sa langue. Quelques instants
de complicité immortalisés sur notre
film qui nous permettent aussi d'évo-
quer les échanges réguliers qui ont lieu
entre musiciens bretons et navajos.
C'est à Monument Valley que les célèbres
images de cow-boys solitaires perchés
au bord de gigantesques précipices ont
été tournées, à l'instar de
La Chevauchée
fantastique
, avec John Wayne. Ce site,
qui compte parmi les plus fascinants de
l'Ouest américain, est un vaste plateau
en grande partie érodé, dont il ne reste
que quelques buttes et aiguilles qui té-
moignent de son état antérieur. À bord
de petits véhicules aménagés pour les
chemins cabossés de Monument Valley,
les guides navajos nous font accéder à
des endroits qu'on ne peut atteindre en
voiture et qui apportent un supplément
d'âme à un endroit qui n'en manque
pas. Au détour d'un virage, on découvre
de magnifiques formations rocheuses
qui semblent se répondre tout en gar-
dant leurs distances. Le soleil de l'Ouest
américain les drape tout au long de
l'année d'une lumière dorée qui accen-
tue leur magnificence. En projetant leurs
ombres dans le désert, il élargit les bords
d'un écran naturel dont on ne voit déci-
dément pas les limites.
Bryce Canyon est sans doute le plus cap-
tivant des grands parcs de l'Ouest amé-
ricain. Improprement nommé Canyon, il
est en réalité un amphithéâtre minéral
au fond duquel se dressent des pitons
de pierre rose, des flèches, des arches et
ce sont les indiens
Navajos eux-mêmes
qui gèrent le
fascinant site de
Monument Valley
À gauche : une sépulture indienne traditionnelle au cour de
Monument Valley. À droite : à la tombée du jour, les cheminées du
parc national de Bryce Canyon prennent des teintes rougeoyantes.
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