Salaün Magazine N°6 - page 42

Salaün
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L
a traversée nocturne d'Antanana-
rivo, la capitale du pays, promet
un dépaysement qui ne se tarira
à aucun moment du voyage.
On cherche en vain les places
ou avenues qui annonceraient l'ébauche
d'un centre ville. On circule le long de rues
escarpées le long desquelles s'alignent des
petits magasins faits de bric et de broc. La
demi-pénombre accentue encore le carac-
tère insaisissable de la capitale malgache.
Jean, mon camarade de voyage, la compare
à Port-au-Prince. Bientôt, les habitations
se font plus rares. Nous bifurquons sur une
petite route de montagne. Nous sommes
déjà dans les Hautes terres, à une heure
d'Antananarivo. Première étape, la maison
familiale du village d'Ambatomanga, à une
quarantaine de kilomètres de la capitale
malgache.
La bourgade que nous découvrons au
réveil est un agréable village perché sur
une colline, entouré de rizières savamment
étagées en terrasse, alternant avec des
cultures légumières tout aussi soignées.
Les montagnards, comme ils se nomment
eux-mêmes, sont à l'évidence d'excellents
maraîchers. Pas une machine à l'horizon, la
traction est animale et le fourrage se porte
en équilibre sur le sommet du crâne. La
route de montagne que nous empruntons
se déroule comme une pellicule sur laquelle
s'impriment des images inoubliables :
charbonniers qui brûlent l'eucalyptus pour
vendre un combustible précieux dans un
pays où l'essence et l'électricité restent
un luxe pour beaucoup, collecteurs de
lait à moto, charrettes colorées tirées par
des zébus, fours à briques de terre crue,
construits au bord des rizières. Le soir
tombé, Jo et Laurence, propriétaires d'une
chambre d'hôte et d'une laiterie/fromagerie
coopérative, soutenue par l'association
Amitié Madagascar-Bretagne, ont préparé
un délicieux ragout de zébu. En fin de
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