Salaün Magazine N°6 - page 58

Salaün
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Laos
e petit peuple qui sourit
Le Laos est un petit paradis. Coincé entre deux pressants voisins - la Thaïlande et le Vietnam - il s'est
fait oublier au lendemain d'une guerre qui l'a transformé en champ de bataille. Qui se souvient de la
Plaine des Jarres et des bombardements intensifs des Américains à la fin des années 60 ? Aujourd'hui,
il s'ouvre à un tourisme discret et respectueux et son peuple - on devrait dire ses peuples - peut enfin
faire apprécier une gentillesse et une douceur bien rares dans notre monde bousculé et pressé.
A
petit paradis, petite porte. Nous
sommes rentrés au Laos par le
poste frontière de Tay Trong à
trois heures de route de Dien
Bien Phu, au sommet d'un
col qui ouvre une brèche dans un paysage
de montagnes boisées inextricables, creusées
de vallées profondes où l'Homme semble
pourtant trouver son chemin. Ici et là, des
taches plus claires révèlent des plantations
d'hévéas.
Au poste frontière, l'accueil est bon enfant. Les
uniformes des douaniers sont approximatifs,
mais les formalités sont simples. Le visa est
délivré sur place. La route est ouverte pour
gagner Muang Khua. Un village perché sur
les rives de la rivière Nam Ou. Il a le charme
un peu canaille de ces villes frontalières
où les voisins étrangers viennent faire des
emplettes pas toujours innocentes. Les ethnies
des montagnes environnantes continuent à
cultiver le pavot et trouvent à Muang Khua
un marché pour écouler
leurs excédents. Le gou-
vernement laotien, aidé
par des organisations
internationales, tente
d'y mettre bon ordre.
Pas facile. Dans ses montagnes, le Mhong
est insaisissable et rebelle.
Le lendemain, nous prenons un bateau pour
descendre la rivière Nam Ou jusqu'à Nong
Khiaw. Une bonne demi-journée de naviga-
La descente de la
rivière Nam Ou,
qui se jette dans
le Mékong, nous
plonge dans le
Laos profond.
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