Salaün
Magazine
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G
are de Hanoï. 21 h. Sur les
quais, c'est la fièvre du départ.
Dans la lumière jaune, les
voyageurs se hâtent vers leurs
wagons et font leurs dernières
emplettes auprès des marchands ambu-
lants. Boissons fraiches, thé, friandises.
Dans quelques minutes, le train va partir
et la nuit sera longue. Il faudra près de
douze heures à la vieille locomotive
verte pour hisser sa douzaine de wagons
jusqu'à Lao Caï, aux portes de la Chine,
à un peu plus de 300 kilomètres de la
capitale vietnamienne.
300 kilomètres qui grimpent dans la
montagne en se tortillant comme un
serpent fatigué. Dans les virages un peu
trop serrés, les wagons semblent vouloir
se détacher les uns des autres, les attelages
grincent et se plaignent.
Dans notre wagon - une sorte de première
classe - l'ambiance est plutôt paisible. Dès
les faubourgs d'Hanoï passés, chacun est
rentré dans son compartiment. Dotés de
quatre places-couchettes, ils sont, pour la
plupart, occupés par des familles.
Dans le nôtre, notre quatrième camarade,
un jeune vietnamien, souriant et convivial,
nous prévient d'entrée :
avant de quitter Hanoï
pour regagner son village
dans la montagne, il a un
peu forcé sur la bière et
l'alcool de riz.
Au fil de la nuit, je me suis rendu compte
qu'il avait bien fait. Alors qu'il ronflait
comme un sonneur breton, moi je sur-
sautais à chaque grincement de ferraille,
souffrant pour ce pauvre train malmené
par une escalade qui n'est plus de son âge.
Au petit matin, alors que notre compa-
gnon ronfle encore en rêvant aux plaisirs
Vietnam
du Nord-Ouest
L e r o ya um e s a u va g e d e s e t hn i e s mon ta gn a r d e s
Ce n'est pas la partie la plus connue du pays. Pourtant le Nord-Ouest du Vietnam offre les paysages
parmi les plus majestueux et les plus impressionnants du Sud-Est asiatique. Dans ces hautes mon-
tagnes, ces vallées profondes et ces forêts impénétrables vivent les ethnies minoritaires. Leur ren-
contre est un voyage hors du temps.
Jeune
femme
mhong en
costume
traditionnel.
