Salaün Magazine N°6 - page 47

Salaün
Magazine
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villages isolés les uns des autres par le
fleuve et ses affluents. Nous accostons
sur une berge boueuse protégée par une
végétation épaisse. De part et d'autre
d'un chemin creux qui grimpe à travers
les arbres, les femmes du village forment
une haie d'honneur et nous gratifient de
chants et de danses de bienvenue. On
donne l'accolade au maire, au président-
bienfaiteur de l'association bretonne et
on nous fait aussitôt asseoir sur la place
du village, au milieu des anciens, sous le
regard d'une nuée d'enfants fascinés par
la présence des Wahasa. Sentiment étrange
de vivre une scène quiemprunte au cinéma
d'aventure de la période coloniale. Pas
de prêtre missionnaire mais un Wahasa
qui fait venir l'eau au milieu d'un village
d'une cinquantaine de cases posées sur
les berges du fleuve. Et que le maire en
campagne n'hésite pas à présenter comme
son ami, indiquant au passage que tant
qu'il y aura des votes en sa faveur, l'eau
coulera dans le village ! Peut-on mener
des projets de développement sans porter
atteinte aux équilibres locaux ? A cette
question, Naivo, un des entrepreneurs
chargés des travaux d'adduction d'eau
par l'AMB répond sans hésitation : «Pour
les gens d'ici, c'est formidable, ça change
leur vie, ils sont beaucoup moins malades,
ils apprennent l'hygiène et surtout, ils
rencontrent des visiteurs qui les ouvrent
aussi sur le monde, leur donne envie
d'apprendre les langues, de voyager.».
Sainte-Marie, l'île promise
Nous quittons les rives du village au son
des chants traditionnels pour redescendre
vers l'océan Indien. A l'horizon, le banc de
sable et l'embouchure du fleuve. Sur la
cale de Soanerania Ivongo, on répare des
vieux camions Mercedes. Sur une barge,
une 4L rutilante attend son départ. C'est
ici qu'on prend le bateau pour Sainte-
Marie, l'île promise aux touristes les plus
audacieux. Certains préfèrent s'y rendre
par l'avion de Tamatave. Sainte-Marie, un
des derniers paradis tropicaux sur terre est
aussi une des étapes du circuit solidaire
et équitable conçu à l'issue de ce voyage
de reconnaissance. Après avoir suivi les
étapes décrites ci-dessus, les voyageurs
font une pause méritée à Sainte-Ma-
rie, dans un hôtel qui se consacre à
l'écotourisme et qui permet de profiter
de son lagon et de plages paradisiaques.
Loin de la fureur festive de Nosy Bé ou de
l'affluence des villes du Sud, la route de
l'est, des Hautes-terres à l'océan Indien,
jusqu'à présent seulement fréquentée par
les routards, est un itinéraire remarquable
désormais accessible à quiconque souhaite
découvrir ou redécouvrir Madagascar.
autrement.
M
adagascar, c'est toute sa vie, ou
presque...Longtemps en poste à La
Réunion, après avoir exercé dans le
génie civil et l'agronomie sur le continent afri-
cain, Yves Polard, le président d'Amitié Mada-
gascar-Bretagne se consacre à des actions en
terre malgache depuis une quinzaine d'années.
Intervenant en particulier dans ses domaines
de compétences, l'eau, l'élevage, mais aussi
la santé ou l'éducation, il a fédéré autour de
lui de nombreux habitants du nord-Finistère.
Etonnant de constater que Lesneven et le Léon
sont plus connus à l'est de Madagascar que Nice
ou Monaco. Dans le réseau de petits restaurants
et hôtels qui acceuillent les Bretons depuis de
nombreuses années, le Gwenn ha Du, le drapeau
breton, est affiché fièrement par les correspon-
dants malgaches d'AMB. Beaucoup plus qu'une
aventure caritative, entre solidarité et jumelage,
l'action d'AMB a permis de créer de véritables
liens humains entre de nombreuses familles. Des
amitiés solides que révèlent un respect et une
émotion palpable à chaque étape de notre périple
sur la côte est. A chaque voyage d'AMB, qu'il s'agisse d'une campagne
d'arrachage de dents ou d'installation de nouveaux puits, le président est
accompagné de Finistériens qui participent pour la cause mais aussi et
beaucoup pour la dimension humaine et l'authenticité de ces échanges.
Pour permettre à ces liens de perdurer, Yves Polard, qui se chargeait
jusqu'ici d'organiser les voyages des membres et proches d'AMB, s'est
rapproché de Salaün Holidays pour proposer au Tour opérateur breton de
monter un nouveau circuit solidaire dédié, basé sur l'expérience accu-
mulée par AMB. Le parcours a été éprouvé par trois collaborateurs de
Salaün Holidays qui ont bâti un circuit intitulé «Madagascar autrement »,
en 14 jours. Une partie du prix du voyage (20 euros par personne) est
reversée à l'association AMB pour la conduite de projets de développe-
ment. Ce circuit met aussi l'accent sur l'écotourisme car la priorité est
donnée à la visite de sites naturels, aux balades pédagogiques et aux
visites des communautés rurales et côtières évoquées dans cet article.
Madagascar-Bretagne
une amitié durable
En haut, le Kintana mad
un bateau construit par
l'AMB pour travailler
sur les rivières de la
région de Fénérive. Les
embarctions malgaches
sont dans leur grande
majorité beaucoup plus
précaires.
Ci-dessus, le maire de
Vatomandry, en
compagnie d'Yves
Polard, président fon-
dateur de l'association
Amitié Madgascar-
Bretagne.
TOURISME
DURABLE
ET
SOLIDAIRE
Salaün Holidays s'engage !
RetrouvezlescircuitsMadagascardansnotrecata-
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