Salaün Magazine N°6 - page 62

Salaün
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Le Myanmar
L'ancienne Bi rmanie sor t de l 'oubl i
C
'est à Mandalay que nous
débarquons. Une ville de 500
000 habitants qui fut la der-
nière capitale birmane avant
l'arrivée des Anglais. Même si
elle a perdu ce statut au profit de Ran-
goon, elle est dépositaire de la culture
traditionnelle birmane.
Dès notre premier contact, nous plon-
geons dans cette douceur de vivre et cette
forme d'indolence qui caractérise la Bir-
manie. Sur les rives du fleuve Irrawaddy,
des petits villages barbotent dans l'eau.
Leurs habitants se partagent entre des
cabanes de planches et de tôles bricolées
avec insouciance et des bateaux amar-
rés dans une apparente pagaille. Les
hommes pêchent, les femmes achèvent
des lessives colorées, les enfants, petits
têtards infatigables, jouent dans l'eau ou
des pirogues échouées. Plus loin, une ar-
mée de porteurs, habiles comme des jon-
gleurs de cirque, déchargent d'un bateau
de fragiles poteries. Ainsi va la vie sur
le fleuve Irrawaddy qui, après une course
folle sur les pentes de l'Himalaya, prend
son temps pour nourrir la Birmanie.
En moins d'une heure de bateau, nous
nous retrouvons au village de Mingun,
dominé par une pagode de la taille d'une
« Voici la Birmanie. Un pays qui sera différent de tous ceux que tu connais. Rudyard Kipling avait
raison. Aujourd'hui encore, la Birmanie - on l'appelle désormais Myanmar - est un pays qui surprend,
même si l'on y arrive après quelques jours passés au Laos, autre Eden oublié. La Birmanie sort tout
doucement de l'isolement total dans lequel la confina pendant une vingtaine d'années une junte militaire
particulièrement dure. Le peuple, qui retrouve sa fierté, est maintenant en route vers la démocratie et
accueille les visiteurs avec une hospitalité d'autant plus spontanée qu'elle est restée longtemps sans
objet.
Dans le port de
Mandalay on
décharge les
bateaux à dos
d'homme.
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