Salaün
Magazine
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c’était au tour des sonneurs quimpérois
du Moulin vert, du cercle des Eostiged
ar Stangala, mais aussi du talentueux
chanteur cornouaillais Armel an Hejer
de répondre à l’invitation de BZH-New-
York. « Je fais tout pour entretenir des
bonnes relations avec la communauté
irlandaise de New-York, explique Charles
kergaravat, le président de BZH-New-
York, un quadragénaire, dont les parents
finistériens se sont installés à New-York
au début des années 70. C’est un vrai
honneur que nous font les Irlandais car
nous sommes la seule culture « invitée »
à cette 252
e
édition. » Une invitation qui
doit beaucoup à ses efforts pour mettre
en place une délégation qui comprenait,
outre les musiciens, des élus et représen-
tants d’entreprises finistériennes, comme
Armor Lux, Salaün Holidays, le Ceili pub
ou Ijinus, partenaires de l’événement.
Beaucoup de Bretons, en particulier du
centre-Bretagne, entretiennent en effet
un lien particulier avec New-York pour
y avoir émigré en masse entre les deux
guerres. On estime le nombre de Bretons
installés en Amérique du Nord à 110 000
dont 60 000 aux Etats-Unis. Le groupe
Salaün lui-même doit une part de son
existence au rêve américain. « Mon grand-
père était originaire de Collorec, en pays
Dardoup et appartenait à une famille
modeste d’ouvriers agricoles, explique
Michel Salaün, l’actuel président actuel
du groupe. En 1927, pour améliorer sa
condition et dans l’espoir d’acheter une
ferme à son retour, il est parti travailler
dans une briqueterie de la région de New
York. Pendant quatre ans, jusqu’en 1931, il
n’a pas vu sa femme et son tout jeune fils.
À son retour, plutôt qu’une exploitation
agricole, il a décidé d’acheter un car pour
amener les gens au marché, de Saint-Segal
à Châteaulin. Tout est parti de là ! »
La connexion
celto-appalachienne
Au jour J, à 11h30, sur la Ve avenue, ce
sont les sonneurs du Bagad du Moulin
vert qui ont pris la tête de la délégation
qui s’est élancée sous quelques flocons
de neige devant près de deux millions
de spectateurs, sans compter les quelques
millions de plus qui suivaient la parade
en direct à la télévision. Dès les premiers
pas, l’émotion était palpable chez les son-
neurs et danseurs qui peinaient cependant
à occuper toute largeur de la
v
e
avenue
sans s’éloigner trop les uns des autres.
Rassemblés derrière la bannière de BZH-
New-York, les membres de l’association et
la délégation quimpéroise, dont le maire
Bernard Poignant fermaient la marche.
Pour les New-Yorkais, la Saint-Patrick
est une parade mais c’est aussi une
gigantesque fête qui prend fin tard dans
la nuit après que des hectolitres de bière
noire aient été avalés dans toute la ville.
En Irlande, jusqu’aux années 1970, les
pubs restaient fermés ce jour là. Mais pour
les connaisseurs,
la Saint-Patrick à
New-York est aussi
l’occasion d’en-
tendre de la très
bonne musique
irlandaise, dans les pubs, ou en assistant
au grand concert officiel qui a souvent
lieu au Carnegie Hall, actuellement en
travaux. Baptisé « Celtic-Appalachia»
en 2013, le concert de gala s’est tenu au
Concert
britto-new-yorkais
au Shrine, un
célèbre pub de
Harlem.
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