Salaün
Magazine
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REPORTAGE |
Kiev
Ci-dessus : aujourd'hui, les enfants jouent
tranquillement dans le parc du Mémorial.
En bas, à gauche : l'immense statue de la Mère Patrie, symbole du
courage des combattants de Kiev. La capitale ukrainienne fait partie des
douze villes décorées du titre de « Ville héros » par l'URSS.
Sur le front de l
'
est,
la guerre a eu une
autre dimension et
causé autrement plus
de ravages.
Une autre colline de la ville - il y en a sept, comme dans toute
capitale qui se respecte - accueille un immense ensemble
muséographique dédié à la guerre. Ou plus exactement aux
guerres. Celle d'Afghanistan n'est pas oubliée, mais le cour de
ce qui est aussi un mémorial, dominé par une gigantesque statue
de 150 m de haut représentant une femme armée d'un glaive et
d'un bouclier, accueille un musée dédié à la Seconde Guerre
mondiale.
Sa visite est passionnante. Tout d'abord parce qu'il est d'une
impressionnante richesse, notamment iconographique, mais
aussi parce qu'il présente ce conflit monstrueux sous un angle
que nous méconnaissons, en réduisant trop souvent la défaite
allemande au seul Débarquement de Normandie. Sur le front de
l'Est, la guerre a eu une autre dimension et causé autrement plus
de ravages. C'est l'histoire de l'URSS envahie, des populations
civiles broyées dans les batailles, des déportations massives,
puis la reconquête, tout aussi meurtrière, mais essentielle dans
la défaite de l'Allemagne nazie. Au total, plus de 20 millions de
morts, dont 13 millions de civils.
C'est dans ce creuset sanglant que Staline forgea l'Union
soviétique. L'Ukraine, qui choisit à l'époque le mauvais camp,
paie encore aujourd'hui cette erreur impardonnable.
la guerre,
sur l
'
autre front
