Salaün Magazine n°8

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Salaün Magazine | Page 42
REPORTAGE | Kremlins
des tours date du xviie, quand le Kremlin
perdit son rôle défensif au profit de celui
d’apparat.
Monument de la culture russe, haut lieu
de l’histoire du pays, siège du gouver-
nement, cet édifice long de 3 km, situé
au centre de la capitale, dresse orgueil-
leusement ses 19 tours au sommet de la
colline Borovitskia. Jusqu’en 1935, les
cinq plus hautes étaient ornées de l’aigle
bicéphale, avant qu’il ne soit remplacé
par des étoiles rouges en verre pesant
chacune plus d’une tonne.
Un ensemble hétéroclite
C’est un drôle de sentiment de passer
cette porte d’entrée où, chaque matin,
la garde présidentielle répète des gestes
mis au point par des générations de
soldats. On pénètre au centre d’un lieu
de pouvoir qui a inquiété et animé la vie
politique internationale depuis de nom-
breux siècles. Dans ces jardins où l’on se
promène librement aujourd’hui, Staline
jouait jadis avec ses petits-enfants.
Cet ensemble hétéroclite renferme des
édifices aux styles et aux époques di-
vers : 6 cathédrales, une caserne, un
arsenal, un palais présidentiel et, au
milieu des églises et palais baroques, un
immense palais des congrès qui tranche
avec son architecture soviétique. Il est
aujourd’hui un lieu de concert. Deux
particularités attirent les touristes, le
« Tsar Pouchka », le roi des canons, 39 t,
mais qui n’a jamais tiré, et la reine des
cloches, « Tsar Kolokol », qui ne pèse pas
moins de 200 t mais n’a jamais sonné,
s’étant rompue avant d’être hissée en
haut d’un clocher.
À noter aussi la plus haute tour, la Troits-
kaia, 80 m de haut, qu’empruntèrent les
troupes de Napoléon pour pénétrer dans
le Kremlin, et la plus petite, la tour du
Tsar, d’où Ivan le Terrible regardait les
exécutions sur la place Rouge.
À partir du xii e siècle, le kremlin fut
détruit successivement par les incen-
dies, les invasions mongoles, les troupes
polonaises et les tremblements de terre.
Toujours reconstruit, il est le cœur même
de la Russie, le berceau de son pouvoir
impérial.
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Ci-dessus : kremlin de Moscou, la garde d’honneur devant
le monument au soldat inconnu.
Page de droite : les tours Kokui et de l’Intercession
du kremlin de Novgorod.
ON PÉNÈTRE AU CENTRE D’UN LIEU DE POUVOIR
QUI A INQUIÉTÉ ET ANIMÉ LA VIE POLITIQUE
INTERNATIONALE DEPUIS DE NOMBREUX SIÈCLES.
KREMLINS
CÔTÉ LÉGENDES
Les kremlins
légendes. Ainsi, dans celui de Pskov, la
sublime fille d’un prince, maudite par sa
mère, repose, les joues roses et les yeux
ouverts, dans un sarcophage doré, au plus
profond d’une crypte remplie de coffres
d’or et gardée par les mauvais esprits.
Pour conjurer ce sort, il suffit qu’un
jeune homme la veille pendant 12 jours
et 12 nuits ; Cela aurait pour résultat de
chasser les esprits et le jeune homme en
question repartirait avec l’or et l’amour de
la jeune fille. Beaucoup s’y sont essayés
mais sans succès, les esprits ont à chaque
fois eu raison d’eux. Avis aux amateurs !
Celui de Nijni Novgorod n’est pas en
reste. Alors qu’en 1520, les Tatars
d’Astrakhan essayaient d’assiéger la ville,
une autre légende raconte qu’ils durent
lutter contre une femme qui les attaqua
avec ses seaux et sa palanche, en tuant
une dizaine avant d’être tuée à son tour par
l’un d’entre eux. Les Tatars se dirent que
si toutes les femmes de Nijni avaient le
même courage, il valait mieux renoncer à
attaquer la ville.
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