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Salaün

Magazine

| Page 48

et détendu. Pourtant, la manœuvre

n’est pas des plus simples. Le terminal

et sa rampe de débarquement semblent

minuscules face à la masse du ferry.

L’accostage est un petit chef-d’œuvre de

précision et d’organisation. Tandis qu’à

la barre, le second joue avec les moteurs,

les propulseurs d’étrave ou de poupe,

fait faire un demi-tour au bateau dans

un espace à peine plus large que les

180m de long du

Pont-Aven

, au dehors

les lamaneurs s’activent pour prendre

les lourdes aussières et les porter à terre.

Impassible, le commandant Quéré ob-

serve son second à la manœuvre, sans

jamais intervenir. La confiance est to-

tale. « Ce n’est pas un accostage facile,

mais aujourd’hui, ça va, il fait beau.

Par gros temps, c’est une autre paire de

manche », confie l’un des plus anciens et

des plus expérimentés « tontons » de la

Brittany Ferries.

Quelques minutes plus tard, le bateau

est amarré à son poste. Créneau réussi !

On peut maintenant abaisser la passe-

relle arrière et commencer le décharge-

ment des quelque 400 véhicules, cars et

camions embarqués à Roscoff.

10h30. Pour nous, il est l’heure d’une

courte balade irlandaise. Nous devons

être à nouveau à bord avant 16 heures.

Pas de temps à perdre, donc. Et on n’en

perd pas. Tout est parfaitement organi-

sé. Tandis que la plupart des passagers

quittent le terminal pour un séjour d’une

semaine ou deux en Irlande, nous grim-

pons dans un car pour un peu moins

d’une heure de trajet sur une route

étroite qui se tortille dans une cam-

pagne verdoyante d’une apaisante dou-

ceur. Nous sommes bien dans la verte

Irlande…

Kinsale – notre destination – est une

petite ville blottie dans une anse, à

l’embouchure du fleuve Bandon. Abri-

tée des vents, elle tricote paisiblement

un réseau de jolies ruelles colorées où

se pressent de coquettes boutiques, des

restaurants à la cuisine simple mais soi-

gnée et des pubs cossus et rustiques, aux

fauteuils accueillants.

Celui que nous avons choisi s’appelle

le

White House

, dans

Pearse Street

. La

salle du bar n’est pas très grande, mais

elle est complétée par toute une série de

petites pièces dispersées le long de cou-

loirs où l’on peut trouver un moment de

tranquillité pour savourer des moules

marinières, un

irish stew

à la bière lo-

cale, un saumon de l’Atlantique et un

REPORTAGE |

Croisère Pont-Aven

Voyager

est un art

La Brittany Ferries n’a pas donné par hasard le nom de

Pont-Aven

à son navire amiral. En le baptisant du nom de cette commune

du Sud-Finistère célèbre pour avoir hébergé des peintres aussi

prestigieux que Gauguin, Émile Bernard, Paul Sérusier, la compagnie

finistérienne a voulu rendre hommage à la culture bretonne et

célébrer le patrimoine artistique de la région.

Aussi, sous la conduite d’Erwan Rougé, conseiller artistique de la

Brittany Ferries, le

Pont-Aven

est devenu une véritable galerie d’art

flottante. On y trouve, exposées, des œuvres d’artistes attachés à la

Bretagne et à la mer : François Dilasser, Mathieu Dorval, Bernard

Galeron, Olivier Lapicque, Yvon Le Corre, René Quéré, Robert

Micheau-Vernez, des faïences de Quimper… Au total, 200 œuvres

originales répartis en divers endroits du bateau et que l’on peut

admirer tout au long de la traversée. Un plan du positionnement est

œuvre est offert aux passagers qui peuvent également disposer de

lecteurs MP3 pour une visite audio-guidée. La grande classe !

Ci-contre : le ferry passe devant la ville de Cork.

Ci-dessus : la petite ville de Kinsale et ses rues colorées.