Salaün
Magazine
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et détendu. Pourtant, la manœuvre
n’est pas des plus simples. Le terminal
et sa rampe de débarquement semblent
minuscules face à la masse du ferry.
L’accostage est un petit chef-d’œuvre de
précision et d’organisation. Tandis qu’à
la barre, le second joue avec les moteurs,
les propulseurs d’étrave ou de poupe,
fait faire un demi-tour au bateau dans
un espace à peine plus large que les
180m de long du
Pont-Aven
, au dehors
les lamaneurs s’activent pour prendre
les lourdes aussières et les porter à terre.
Impassible, le commandant Quéré ob-
serve son second à la manœuvre, sans
jamais intervenir. La confiance est to-
tale. « Ce n’est pas un accostage facile,
mais aujourd’hui, ça va, il fait beau.
Par gros temps, c’est une autre paire de
manche », confie l’un des plus anciens et
des plus expérimentés « tontons » de la
Brittany Ferries.
Quelques minutes plus tard, le bateau
est amarré à son poste. Créneau réussi !
On peut maintenant abaisser la passe-
relle arrière et commencer le décharge-
ment des quelque 400 véhicules, cars et
camions embarqués à Roscoff.
10h30. Pour nous, il est l’heure d’une
courte balade irlandaise. Nous devons
être à nouveau à bord avant 16 heures.
Pas de temps à perdre, donc. Et on n’en
perd pas. Tout est parfaitement organi-
sé. Tandis que la plupart des passagers
quittent le terminal pour un séjour d’une
semaine ou deux en Irlande, nous grim-
pons dans un car pour un peu moins
d’une heure de trajet sur une route
étroite qui se tortille dans une cam-
pagne verdoyante d’une apaisante dou-
ceur. Nous sommes bien dans la verte
Irlande…
Kinsale – notre destination – est une
petite ville blottie dans une anse, à
l’embouchure du fleuve Bandon. Abri-
tée des vents, elle tricote paisiblement
un réseau de jolies ruelles colorées où
se pressent de coquettes boutiques, des
restaurants à la cuisine simple mais soi-
gnée et des pubs cossus et rustiques, aux
fauteuils accueillants.
Celui que nous avons choisi s’appelle
le
White House
, dans
Pearse Street
. La
salle du bar n’est pas très grande, mais
elle est complétée par toute une série de
petites pièces dispersées le long de cou-
loirs où l’on peut trouver un moment de
tranquillité pour savourer des moules
marinières, un
irish stew
à la bière lo-
cale, un saumon de l’Atlantique et un
REPORTAGE |
Croisère Pont-Aven
Voyager
est un art
La Brittany Ferries n’a pas donné par hasard le nom de
Pont-Aven
à son navire amiral. En le baptisant du nom de cette commune
du Sud-Finistère célèbre pour avoir hébergé des peintres aussi
prestigieux que Gauguin, Émile Bernard, Paul Sérusier, la compagnie
finistérienne a voulu rendre hommage à la culture bretonne et
célébrer le patrimoine artistique de la région.
Aussi, sous la conduite d’Erwan Rougé, conseiller artistique de la
Brittany Ferries, le
Pont-Aven
est devenu une véritable galerie d’art
flottante. On y trouve, exposées, des œuvres d’artistes attachés à la
Bretagne et à la mer : François Dilasser, Mathieu Dorval, Bernard
Galeron, Olivier Lapicque, Yvon Le Corre, René Quéré, Robert
Micheau-Vernez, des faïences de Quimper… Au total, 200 œuvres
originales répartis en divers endroits du bateau et que l’on peut
admirer tout au long de la traversée. Un plan du positionnement est
œuvre est offert aux passagers qui peuvent également disposer de
lecteurs MP3 pour une visite audio-guidée. La grande classe !
Ci-contre : le ferry passe devant la ville de Cork.
Ci-dessus : la petite ville de Kinsale et ses rues colorées.