Salaün
Magazine
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d’une grande villa à l’arrière de l’hôtel de
ville indiquent que le propriétaire du bâti-
ment, Silvio Berlusconi, est à domicile…
Je continue à filer vers le Capitole, ce
vaste amphithéâtre qui pouvait accueillir
soixante-dix mille personnes ; ce monu-
ment partiellement ruiné qui donne encore
la mesure de la puissance de l’empire
romain, au moment de son inaugura-
tion, en 70. A deux pas de cette arène où
s’affrontaient notamment les gladiateurs,
le Forum antique, centre économique,
politique, judiciaire et financier de Rome
pendant des siècles est aujourd’hui encore
un des sites les plus visités de la cité. On y
découvre les ruines de nombreux temples,
détruits par les incendies et les pillages.
Certains bâtiment comme la Curie, centre
du pouvoir politique ont été reconstruits.
Centre politique, judiciaire mais aussi
religieux, le forum romanum — il existait
d’autres forums dans la ville — était aussi
un lieu de commerce. Les arcs de Septime
Sévère et de Titus sont particulièrement
bien préservés. Le sont également la Curie,
siège du Sénat romain, construit par Jules
César et reconstruit au IVe siècle et le siège
des archives romaines, le Tabularium.
Le relief escarpé du forum magnifie la
concentration et l’enchevêtrement de
ruines, de basiliques et de temples qui
lui donnent tout son caractère. La Vespa
me permet de le longer pour en prendre
toute la mesure. Autre arrêt devant le
Circus Maximus, le plus ancien et plus
vaste hippodrome de Rome.
« UnE colline
constituée de
cinquante millions
de tessons de
bouteilles »
Etonné par la fluidité de la conduite – les
deux roues ont ici vraiment droit de cité
- je file le long de l’avenue qui mène à
la pyramide de Cestius, construit quinze
siècles avant notre ère et incluse par la
suite dans le mur d’Aurélien. A deux pas
de ce monument, c’est dans un havre
de paix, en terre « non-catholique », par
opposition au centre et au Saint-Siège,
que se trouve le charmant cimetière pro-
testant de la cité, arboré par des cyprès
séculaires. On y trouve notamment les
tombes des poètes romantiques anglais
Shelley et Keats.
Je poursuis ma route vers le sud et le
quartier de Testaccio, bâti autour de la
huitième colline de Rome faite d’une
cinquantaine de millions de tessons d’am-
phores en provenance
du port sur le Tibre !
Avec San Lorenzo, le
quartier étudiant qui
jouxte l’université de la
Sapienza, Testaccio est
l’un des quartiers très
branchés de la capitale,
moins fréquenté par les touristes que le
Trastevere, par exemple. De nombreux
bars et restaurants ont été creusés direc-
tement dans la colline d’amphore. Le
quartier est connu pour sa vie nocturne
mais aussi ses restaurants de viande car
il abritait jusque dans les années 1970 les
abattoirs de Rome. Ils ont été transformés
en une galerie d’art connue dans tout le
pays, le Macro, ouverte le soir. Elle fait
face au marché le plus réputé de la ville.
Entre le Tibre et la colline, les rues en
damier du Testaccio permettent de goûter
à l’atmosphère d’une Rome authentique,
populaire, où se nichent de petits cafés,
où l’on vient faire ses courses dans une
vieille épicerie, où l’on prend l’air sur
une place ombragée, loin du tumulte du
centre ville. Sous le charme authentique
de la découverte de Testaccio, ma Vespa
remonte tranquillement la colline de
l’Aventin, qui surplombe un des quartiers
les plus paisibles de la cité. A son sommet,
le jardin des orangers de l’église paléo-
chrétienne de Sainte-Sabine offre une vue
Façades
aux enduits
colorés dans
le charmant
quartier de
Trastevere, de
l’autre côté du
Tibre.
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