Salaün
Magazine
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qui coupe les vastes jardins de la Villa
Borghèse, où il fait bon prendre l’ombre
ou donner quelques coup de pagaies en
amoureux, sur l’étang voisin. Nouvel
arrêt sur le belvédère qui surplombe
la Piazza di populo et son obélisque
rapporté d’Egypte – la cité en compte
douze ! - avant de longer la villa Médicis.
Je décide de quitter les charmants lieux
communs pour pousser les gaz et me diri-
ger vers le quartier Coppede, à l’écart du
centre ville. Ce quartier dont la construc-
tion a été ordonnée par des promoteurs
romains dans les années 1920 est un des
secrets les mieux gardés de la ville. Il
abrite plusieurs ambassades logées dans
un des vingt-sept palais ou dix-sept villas
construits par l’architecte Gino Coppede.
Ce Gênois éclairé a bâti ce quartier en
fusionnant les différents styles qui font
le charme de la ville pour construire des
villas excentriques où seraient logés des
familles aisées. Rayonnant autour de la
piazza Mincio, cet ensemble étonnant vaut
le détour lors d’un séjour prolongé à Rome.
Rome sur Mer
On oublie souvent de préciser que Rome
est une ville maritime, qui a ses ports, ses
grandes dunes sauvages et ses plages et
clubs privés. Muni d’un simple
ticket de métro, les Romains se
rendent en une vingtaine de
minutes sur un vaste littoral
de sable brun, à Ostia. En
chemin pour la farniente à la
romaine, il serait dommage de
ne pas faire un arrêt pour jeter
un œil au quartier de l’EUR, dont la
construction a été ordonnée par Benito
Mussolini dans les années 1930. Conçu
pour célébrer les vingt ans du fascisme,
qu’il prévoyait de fêter pendant l’Exposi-
tion universelle de 1942, il promettait de
devenir le nouveau centre de Rome. Les
plus grands architectes de l’époque furent
convoqués pour réaliser les premiers bâti-
ments, dont l’impressionnant palais de la
Civilisation et du Travail. La guerre doucha
les espoirs de Mussolini et l’exposition
universelle de Rome (d’où vient le nom
d’EUR) fut bien sûr annulée. Sur les clichés
des années 1950, l’EUR est encore en rase
campagne. Le gouvernement de l’époque
décida cependant de reprendre le projet et
d’établir un quartier d’affaires paysager,
bien avant ceux de la Défense à Paris ou
des Docklands à Londres.
Rome recèle bien d’autres curiosités,
comme le sanctuaire des chats, un musée
d’archéologie installé dans la centrale
Montemartini, une ancienne centrale
thermique, plusieurs parcs qui rivalisent
avec celui de la Villa Borghèse, comme
celui de la Villa Doria Pamphili. A ne pas
rater pour les marcheurs, un fabuleux
parcours d’une quinzaine de kilomètres
le long de la reine des routes, la Voie
apienne, plus vieille route pavée au monde,
bordée de monuments prestigieux, comme
les catacombes, le mur d’Aurélien et de
nombreuses tombes.
Mais la multitude des
richesses dont recèle la
ville éternelle offre une
excuse idéale pour ne
pas tout faire, ne pas
tout voir et prendre le
temps de nombreuses pauses, à la terrasse
d’une Trattoria de Trastevere, devant un
verre de Frascati ou de Castelli Romani
bien frais sur la piazza Navone, en dégus-
tant une glace au parfum inattendu, un
excellent plat de spaghetti, une Bruschetta
typique ou encore des escalopes veaux
ou des tripes à la Romaine. Pour ceux qui
se sentiraient coupables faute de ne pas
avoir tout vu ou, au contraire, d’avoir
trop sucombé aux délices de la Dolce Vita,
il reste une étape incontournable et libé-
ratrice, la basilique Saint-Pierre de Rome
et la Chapelle Sixtine. J’en ferai pour ma
part l’impasse à grand regret. Le seul
breuvage dont j’ai en effet abusé est la
délicieuse eau potable distribuée par les
deux mille fontaines romaines - une
application pour smartphones très popu-
laire permet d’ailleurs de les baptiser et
de localiser -, sans oublier que je dois au
plus vite ramener ma charmante Vespa à
son port d’attache.
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La place
Navone, une des
places les plus
charmantes et les
plus populaires
de la ville.
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