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berlin

Salaün

Magazine

| Page 91

GRAINE

DE REBELLE

La quantité, la taille et la nature des espaces verts berlinois ne manquent pas de

frapper les visiteurs. Une ceinture de parcs, formée notamment par les célèbres

Tiergarten, Viktoriapark ou Volkspark Friedrischain, au centre, est complétée par

d’immenses espaces verts en périphérie, comme ceux du Wannsee, de Tegel, ou

du Mügelsee. Ils bordent le plus souvent des lacs où les Berlinois peuvent pratiquer

des loisirs nautiques et se baigner. Même dans Berlin, une petite dizaine de lacs,

avec des plages aménagées, offre de multiples possibilités de baignade.

En tout, 40 % de la superficie de la ville de Berlin est occupé par des espaces verts.

Les parcs ne représentent que 10 % de cette surface, le reste étant occupé par les

forêts et bois (43 %), les friches et landes (14 %), intimement liées à l’histoire tragique

de la ville, et les jardins ouvriers (11 %). Habitués aux friches, aux ruines et aux terrains

vagues laissés par la guerre et l’effondrement économique de la partie communiste,

les Berlinois s’accommodent très bien d’une gestion très minimaliste des espaces

verts par la ville. Ne vous étonnez pas de voir des herbes folles pousser sur les

trottoirs devant les immeubles ni de voir des sections entières de parcs confiées aux

bons soins de la nature. Berlin a d’ailleurs profité de cet état d’esprit pour s’ériger en

précurseur parmi les villes pratiquant une gestion raisonnée des espaces verts.

L’immense parc de Tiergarten, ancienne réserve de chasse, est un des

très nombreux parcs berlinois. On y découvre notamment la Siegesaüle ou

Colonne de la victoire, qui célèbre les victoires des armées prussiennes de

la fin du XIX

e

. De sa plate-forme, on jouit d’une très belle vue sur le parc.

vement le voisinage de Neukölln. Entre les deux, l’immense

aéroport de Tempelhof, fermé en 2008, est un lieu cher aux

Berlinois. C’est ici que le célèbre pont aérien fut organisé en

raison du blocus des accès routiers et fluviaux à Berlin par les

Soviétiques en 1948. Pendant un an, la ville fut approvision-

née par un ballet incessant d’avions occidentaux, un toutes

les 30 secondes, qui assurèrent près de 300 000 vols. Après

sa fermeture, l’aéroport aux proportions titanesques conçu

par les nazis aurait pu faire l’objet d’une gigantesque opé-

ration immobilière. Mais, à force de débats et à l’issue d’un

référendum, l’esprit berlinois a pris le dessus et l’aéroport a

été “offert” à la population comme parc de récréation. Il est

devenu une immense mer de verdure au milieu de la ville,

où sont pratiquées des activités sportives et où les Berlinois

partagent leurs barbecues et leurs potagers. Plus récemment,

l’aéroport a été réquisitionné pour héberger des réfugiés, qui

participent aussi à des projets d’échange et d’intégration avec

les associations qui œuvrent sur le site de Tempelhof. Un sa-

cré pied de nez aux nazis, qui voulaient faire de Tempelhof

une prestigieuse porte d’entrée dans Germania, future capi-

tale monoculturelle de la supériorité aryenne.

Bien que ceux qui y résident déplorent souvent que le rap-

port de force entre marchands et rêveurs penche désormais

du côté des premiers, menaçant plus que jamais l’exception

berlinoise, un séjour dans la capitale suffit pour convaincre

qu’elle n’a pas fini de nous surprendre. La capitale alle-

mande n’est peut-être plus aussi pauvre, mais elle reste

terriblement sexy.

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