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italie

Salaün

Magazine

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vendredi

Nous faisons nos adieux à notre hôtel pour un ultime pe-

tit tour dans Rome l'antique. Nous avons aujourd'hui ren-

dez-vous avec César, ses prédécesseurs et successeurs du

temps de la République et de l'Empire romain. En surplomb

des ruines du Forum, la statue du grand Jules est assaillie de

fans pour l'indispensable photo. Mais c'est du haut du Capi-

tole que l'on mesure la volonté de montrer la puissance des

anciensmaîtres dumonde connu. Chevaux avec leurs chars et

conducteurs ailés, dieux musculeux, bellâtres nus de marbre,

larges escaliers de triomphe… le pouvoir s'affiche plus grand

que nature. Avec tout de même, dans une venelle adjacente,

une presque modeste louve allaitant, selon la légende, Remus

et Romulus, les frères fondateurs de l'histoire. Dommage qu'il

n'y ait plus les oies qui sauvèrent Rome des copains d'As-

térix. Pour les lions et tigres, c'est un peu plus loin du côté

du Colisée. Il ne reste que quelques traces de leur passage

pour boulotter des gladiateurs et chrétiens, mais le plus grand

amphithéâtre jamais construit par les Romains a gardé toute

sa majesté, et une fréquentation bouillonnante comme à ses

heures de gloire, où son cirque pouvait en quelques jours

devenir piste de chars, lieu de concert ou lac artificiel pour

vraies batailles navales. Une prouesse technique qui laisse

pantois alors que n'existaient pas alors nos engins de chan-

tier. Les charmantes ruelles étroites qui ramènent à pied vers

notre car nous laissent le temps de méditer, mais pas trop. Il

y a tant à voir encore dans le pays. Direction Naples avec une

étape à Tivoli. Et quelle étape! La Villa d'Este, chef-d'œuvre

de l'architecture italienne et des jardins, n'est qu'élégance

et harmonie. Une simple porte sobre au coin d'une place y

donne accès, souvenir de son passé de couvent. Puis, après

une courette, s'ouvre un palais des merveilles inimaginable

depuis la rue. Débutée en 1550, la transformation du couvent

en résidence par le cardinal Hippolyte d'Este, qui espéra par

sa magnificence affichée être élu pape, sans succès, a deman-

dé plus de vingt ans. De la terrasse, un panorama exception-

nel embrasse la campagne du Latium. On descend les esca-

liers et voici le royaume de fontaines, bassins, cascades, jeux

et jets d'eau, parterres fleuris, cyprès fiers. Tout se mêle dans

un ordonnancement invisible qui mobilisa les meilleurs hy-

drauliciens de l'époque. Ces jardins ont servi de modèle dans

le monde entier, et chacun rêvera dans le car du petit bout

qu'il pourrait en recopier, modestement, chez lui au retour.

samedi

Voir Naples et mourir, dit-on. Un vote rapide s'organise dans

le car et, à l'unanimité, la seule première partie de l'expres-

sion est adoptée. Ouf ! Louis, le chauffeur, grand connaisseur

de l'Italie après des années de conduite, propose alors de boy-

cotter l'entrée directe dans la ville pour adopter une descente

circulaire. Au gré des virages, le Vésuve et l'île de Capri, dont

les silhouettes nous étaient visibles par intermittence depuis

quelques kilomètres, explosent à nos regards. La bellissima

baie de Naples est à nous. Arrêt photo obligatoire. La suite de

la descente confirme le plaisir esthétique. L'excitation règne

dans le car en passant devant l'inachevé Palazzo Donn'An-

na, le Castel dell'Ovo ou les bouts de rochers aménagés en

Ci-contre, à gauche : les magnifiques jardins, bassins et fontaines de

la Villa d’Este à Tivoli laissent pantois les admirateurs de nature et de gestion

de la nature par l’homme.

Ci-contre, à droite : surplombant les ruines du Forum de Rome, la statue

de Jules César tout en majesté est une des photos incontournables des touristes.