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Salaün

Magazine

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REPORTAGE |

La Croatie

cité médiévale, qui suit un plan en arête

de poisson pour protéger ses habitants du

vent et du soleil. Nous n’aurons pas cette

fois la chance d’assister à une représen-

tation de Moreška, la danse des sabres

traditionnelle du village, qui appartient,

elle aussi, au patrimoine immatériel de

l’humanité. Il faut d’ailleurs noter que

les îles sont de véritables conservatoires

des traditions croates, qu’il s’agisse de la

dentellerie de Pag, du chemin de croix

de Hvar ou encore des processions de

bateaux ou des courses d’ânes de Dugi

Otok. À Korcula, au-delà des palais, des

plages et de la Moreška, on vient aussi

pour découvrir ses vignes et goûter ses

meilleurs crus, réputés dans tout le pays,

comme ceux de la péninsule voisine de

Pelješac.

Dubrovnik, le Graal croate

«Celui qui cherche le paradis sur terre

doit se rendre à Dubrovnik» : c’est ce

qu’écrivit l’écrivain et dramaturge irlan-

dais George Bernard Shaw dans les an-

nées vingt. Un paradis qui a plusieurs

fois failli se perdre à jamais, des mul-

tiples tentatives d’invasion dont il fait

l’objet, au terrible tremblement de terre

de 1667 qui lui coûta 5000 vies, sans

oublier les ravages de la guerre des Bal-

kans. Îlot croate coupé du reste du pays

par la Bosnie-Herzégovine au nord, fron-

talier du Monténégro au sud, la région

de Dubrovnik, l’ancienne république de

Raguse, a de tout temps joué un rôle géo-

politique majeur, celui de porte commer-

ciale maritime entre les mondes chrétien

et ottoman. C’est d’ailleurs en adoptant

une posture d’équilibriste que Dubrovnik

a gardé une grande liberté de mouvement

tout au long de son histoire. Jouant habi-

lement sur les rivalités entre ses voisins,

payant les tributs des uns ou acceptant

la suzeraineté des autres, Dubrovnik s’est

enrichie par le commerce. Elle en a pro-

fité pour multiplier les constructions pres-

tigieuses, de nombreuses églises et palais,

et pour se protéger par d’impressionnants

remparts. Capitale artistique, religieuse,

intellectuelle, Dubrovnik la pacifique est

sans doute la moins balkanique des villes

du pays. C’est du haut de ses remparts,

qui courent sur 2 km et s’élèvent jusqu’à

25 m qu’on a la plus belle vue sur l’inté-

rieur de la cité, et notamment ce que l’on

surnomme « sa cinquième façade », ce

manteau de tuiles rouges qui coiffent l’en-

semble de ses édifices. Jadis, le Stradun

ou Placa, l’artère principale de la ville, sé-

parait les quartiers nord, bâtis sur la terre

ferme et occupés par les premiers Slaves,

les Croates, des quartiers «romains» in-

sulaires où étaient bâtis églises et palais.

Aujourd’hui, on s’élève avec délice dans

les charmantes ruelles en escaliers des

quartiers nord, qui contrastent avec l’am-

biance plus calme, plus maritime et aussi

plus fastueuse des quartiers sud. Pour ad-

mirer les remparts, rien ne vaut une pro-

menade en mer. La cité révèle alors son

vrai visage : celui d’une citadelle convoi-

tée, se protégeant des ennemis venus du

large comme de ceux qui occupaient, il

y a quelques années encore, les sommets

environnants. Une vue imprenable sur

une ville imprenable, la première ville

d’Europe à abolir l’esclavage et son com-

merce, en 1416, et qui tire sa devise d’un

ancien poème grec : «la liberté ne se vend

pas, même pour tout l’or du monde».

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