Table of Contents Table of Contents
Previous Page  33 / 116 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 33 / 116 Next Page
Page Background

Salaün

Magazine

| Page 33

plus majestueux du pays. Après le ver-

tige des âges éprouvé à Mycènes, nous

retrouvons ici l’Antiquité classique à

travers un sanctuaire comparable à celui

d’Olympie. Ici, ce n’est pas Zeus mais

Asclépios, le dieu guérisseur, qui était

célébré. Épidaure fonctionnait comme

un lieu de pèlerinage où les Grecs ve-

naient se faire soigner, notamment par

l’incubation. Après avoir attendu leur

tour des jours durant, les malades étaient

admis dans un édifice dédié, l’abaton,

où ils dormaient sur des peaux de ser-

pents, l’animal personnifiant Asclépios.

Dans la nuit, en songe, ils rencontraient

le dieu, qui pouvait les guérir ou leur

donner un remède. Des représentations

de guérison spectaculaire sont d’ailleurs

encore visibles sur des fragments de

stèles. Le temple circulaire situé à proxi-

mité abritait peut-être les serpents dont

on utilisait le venin.

Parmi les remèdes prônés par les Grecs

pour guérir, il y avait aussi la détente

et le plaisir de l’esprit. C’est notamment

pour cette raison que les jeux d’Asclépios

comptaient des épreuves de musique et

de poésie. Les patients qui attendaient

l’incubation pouvaient par exemple

assister à des représentations théâtrales.

Car le clou de la visite à Épidaure est son

magnifique théâtre antique, qui a servi

de modèle durant toute l’Antiquité. Ses

gigantesques gradins pouvaient accueil-

lir jusqu’à 12000 personnes. Outre ses

proportions à couper le souffle, Épidaure

possède une acoustique exceptionnelle.

Tout bruit, même le plus diffus, émis

au centre de l’orchestre est entendu par

l’ensemble des spectateurs.

L’empreinte du temps sur les vestiges,

la verdure environnante et les grands

arbres qui veillent sur les secrets d’Épi-

daure donnent au site un caractère

réellement apaisant. On rêverait d’y

passer plus que quelques heures et de

se laisser aussi gagner par les songes

réparateurs qui flottent encore dans les

ruines d’Épidaure.

Delphes, nombril du monde

Construit sur les pentes du célèbre mont

Parnasse, Delphes est le deuxième site

le plus visité après l’Acropole, et le plus

beau du point de vue de son environ-

nement. Le site est si majestueux qu’on

le surnomme le nombril du monde.

Zeus aurait envoyé deux aigles autour

de la Terre qui se seraient retrouvés

en ce point précis. Il est donc logique-

ment devenu l’un des sanctuaires les

plus importants de la Grèce antique,

consacré qui plus est, à Apollon, fils

de Zeus. C’est ici qu’Apollon prédisait

l’avenir, conseillait les politiques sur

l’opportunité de telle ou telle guerre ou

L

ANTIQUITÉ

À GRANDS TRAITS

Appréhender l’Antiquité peut s’avérer intimidant pour

le voyageur qui découvre la Grèce. Pour se repérer,

quelques grandes lignes peuvent s’avérer utiles. On

peut ainsi schématiser l’Antiquité grecque en quatre

grandes périodes. Celle des civilisation minoenne et mycénienne va de

-2700 à -1200 av.J.-C. Organisée autour de rois féodaux, elle va s’épanouir

en Crète, dans les Cyclades, puis dans le Péloponnèse et jeter les bases de

la religion mais aussi de la langue grecque. Cette civilisation sera détruite

par les Doriens, venus du Nord, pendant une longue période de chaos, un

âge sombre dont la Grèce n’émerge que pendant la période dite archaïque

de -800 à -500. C’est à cette époque que remontent l’

Iliade

et l’

Odyssée

d’Homère et les poèmes d’Hésiode, des récits fondateurs qui puisent dans

une tradition orale ancienne pour guider les Grecs dans leurs actions et leurs

relations avec les dieux. La période archaïque est aussi celle de l’expansion

des cités États et du monde grec, vers la Sicile, et l’établissement de

colonies comme celle de Marseille et jusqu’au Bosphore. La troisième

grande période est celle de la Grèce classique, celle des grands sites comme

Olympie, Delphes et l’Acropole d’Athènes. Elle commence à la fin du

vi

e

avant notre ère. Elle est marquée par la suprématie de la cité d’Athènes qui

affirme alors son modèle politique, dit démocratique au

v

e

siècle avant notre

ère. Cette ère est aussi celle de Socrate, Platon et Aristote. Elle s’achève

dans la division des grandes cités-États rivales, Athènes, Sparte et Thèbes et

surtout par la soumission au royaume de Macédoine au milieu du

iv

e

. Avec lui

commence la dernière grande période de l’Antiquité grecque marquée par la

figure d’Alexandre Le Grand et l’extension du monde à l’Asie Mineure avant

de passer progressivement sous domination romaine à partir du

ii

e

siècle.

REPORTAGE |

La Grèce continentale

En haut : la porte des Lionnes qui donne accès à l’ancienne cité de

Mycènes.

En bas : les célèbres caryatides, ces colonnes qui soutiennent le temple

de l’Érecthéion, sur la colline de l’Acropole d’Athènes.