Salaün
Magazine
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tive l’imaginaire olympique. L’entrée en
pente douce devait faire son effet sur les
participants découvrant le vaste terrain
autour duquel s’asseyaient des milliers
de spectateurs masculins. Une seule
femme, la prêtresse de Déméter, profitait
du spectacle du haut de son petit autel.
Au-delà du divertissement offert aux
spectateurs, les jeux Olympiques per-
mettaient aux différentes cités grecques,
souvent rivales et en guerre, de pré-
senter leurs héros et par là même leur
puissance militaire. Accessible en ba-
teau, le site d’Olympie permettait aussi
aux Grecs disséminés aux quatre coins
du monde hellénique d’apprendre à se
connaître et à se reconnaître et, par là
même œuvrer à l’unification et l’émer-
gence d’une identité commune, au-delà
de la langue.
Les jeux d’Olympie disparurent avec la
destruction du site comme de l’ensemble
des lieux de culte païen sur ordre de
l’empereur Théodose, au
iv
e
siècle. Par la
suite, des tremblements de terre et inon-
dations, peut-être provoquées par des
tsunamis, enfouirent les ruines sous des
épaisses couches de sédiments.
Mais l’aura des jeux panhelléniques
se maintint jusqu’à leur résurrection
au
xix
e
siècle. Parmi les personnalités
européennes s’étant engagées pour la
refondation des J O, le Français Pierre
de Coubertin est le plus connu. Son
cœur repose à quelques centaines de
mètres du site, au pied du mont Kronion.
Suffisamment près pour mesurer l’écho
qu’ont eu le retour des J O en Grèce en
2004, même si certains y voient le début
de l’écroulement économique du pays.
L’Argolide, une péninsule
chargée d’histoire
Située au bord d’un profond golfe qui
s’ouvre vers la mer Égée, Nauplie est
une des villes les plus chères au cœur
des Grecs. Elle fut aussi la première
libérée du joug ottoman en 1822, et
capitale de l’état grec de 1829 à 1834.
Comme toutes les villes de Grèce, elle
est marquée par l’histoire et notamment
la présence des Francs, des Turcs et des
Vénitiens. Du haut de la magnifique
forteresse de Palamidi, construite par
les Vénitiens au dans les années 1710,
la vue sur la péninsule de l’Argolide et
l’autre citadelle de la ville, Acronauplie,
est superbe.
La vue sur la vieille ville de Nau-
plie est tout aussi spectaculaire. On
y distingue notamment les toits de
l’ancienne mosquée qui borde la place
Syntagma. Au-delà de ses monuments,
c’est l’ambiance de Nauplie qui séduit la
REPORTAGE |
La Grèce continentale
Le Philippeion, une tholos bâtie par Philippe de Macédoine pour célébrer une de ses victoires. Elle jouxte le temple d’Hera et celui de Zeus à Olympie.
ACCESSIBLE EN BATEAU, LE SITE D’OLYMPIE
PERMETTAIT AUSSI
AUX GRECS DISSÉMINÉS
AUX QUATRE COINS DU MONDE HELLÉNIQUE
D’APPRENDRE À SE CONNAÎTRE