Salaün
Magazine
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cochon d’Inde –
cuy en péruvien
– accompagné de pommes de terre, de
patates douces, de bananes… Le tout est recouvert à nouveau de pierres
et de feuilles de bananier, et, pour finir, d’une toile qui sera elle-même
enfouie sous une couche de terre. C’est en quelque sorte la méthode de
cuisson du mouton « sous la motte » que l’on pratique sur l’île d’Ouessant.
Au bout de quelques heures, le plat est cuit à point et toute la communauté
se mobilise pour le dégager de son four de terre.
Les nuages se faisant menaçants, Elizabeth décide de renoncer au repas
en plein air et de dresser la table dans la maison familiale. L’ambiance
n’en est que plus conviviale et l’hospitalité encore plus évidente. Au fil
des plats, de nouveaux convives viennent s’asseoir pour prendre part à
ce repas de fête.
Car c’est un repas de fête ! Le cochon d’Inde qui, pour tout dire, nous
mettait, un peu mal à l’aise, se révèle non seulement remarquablement
cuit, mais réellement délicieux, de même que tous les légumes qui
l’accompagnent. En particulier les pommes de terre, qui sont une
spécialité du pays. Freddy est d’ailleurs en train de constituer, dans
une sorte d’écomusée agricole, une collection de près de 150 variétés
différentes !
L’après-midi est déjà bien avancée. La pluie a cessé et le soleil fait à
nouveau chanter les couleurs des tissages que les femmes ont étendus
dans la cour pour la photo de famille. Car il est temps de partir, de
redescendre vers le fond de la vallée.
Les adieux sont à la hauteur de l’accueil : chaleureux, émouvants,
joyeux…
Et c’est avec un pincement de cœur que nous rendons à Elizabeth les
ponchos qui, le temps d’un repas, avaient fait de nous des membres de la
petite communauté d’Amaru.
À bientôt !
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Les tisseuses d
’
Amaru
Une action solidaire
La communauté d’Amaru a été créée en 2014 dans le but
de venir en aide à des femmes tisseuses vivant dans ce
village sur les hauteurs de Písac, dans la vallée sacrée.
Dès l’origine, ce projet a reçu le soutien de Salaün
Holidays, qui l’a inscrit au nombre des actions de
solidarité qu’il mène dans le monde.
Freddy et sa femme Elizabeth, membres de la communauté
Amaru, ont créé une association " Inka Rakay " et gèrent le
projet. L’association compte à ce jour 10 femmes veuves
ou mères célibataires de la communauté et a vocation à
s’élargir. L’argent versé a permis, dans un premier temps,
de rénover les infrastructures pour l’accueil des touristes :
construction de deux préaux et d’une salle à manger,
achat de vaisselle et de casseroles, construction de trois
toilettes.
À la fin de la visite, un temps libre permet aux visiteurs
d’acheter les différentes pièces fabriquées par les femmes.
La laine, les teintures et la machine à coudre étant
achetées, les revenus des objets vendus aux touristes
reviennent entièrement aux membres de l’association.
Elles ont décidé d’utiliser leurs bénéfices pour louer un
local à Písac, dans la vallée, où passent beaucoup plus de
touristes, afin d’augmenter encore leurs revenus.
Fort du succès rencontré lors de ses deux premières
années, l’association a initié deux nouvelles actions en
2015 et 2016 : des cours de couture pour les femmes,
avec des tisseuses venues de Chinchero, un village voisin,
où l’on trouve des tisseuses expertes, et la construction
d’un musée de la pomme de terre. On y exposera à terme
les 150 variétés de pommes de terre cultivées au Pérou,
ainsi que les outils nécessaires à leur cueillette et à leur
culture.
Page de gauche : un paysan près du village d’Amaru ; dans la montagne, le travail des champs se
fait exclusivement à force d’homme.
Page de gauche : après plusieurs heures de cuisson à l’étouffé, le
cuy
– cochon d’Inde – est
dégagé de son four de terre.
Ci-dessous : la communauté porte bien son nom, toutes les générations s’y côtoient et les jeunes
enfants peuvent y vivre auprès de leurs mères.
Ci-dessous : le tissage est un travail qui exige de la patience et de la rigueur. Un petit tapis
nécessite plus d’un mois de travail.