Salaün
Magazine
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TOUR-OPERATING
«Nous devons toujours anticiper, ajoute Jacques Calvez, qui supervise
l’ensemble de la production. Nous avons par exemple réagi à la chute
des voyages en Tunisie, en Égypte ou en Turquie en misant sur d’autres
destinations méditerranéennes, comme Malte, la Grèce, la Crète ou
Madère. »
Un métier technique
La production de voyages est aussi une activité qui requiert des
compétences techniques et commerciales pointues. Suivi des
ventes, déstockage des places d’avions et des chambres, statistiques
prévisionnelles, suivi des prestations à distance, des factures, service
après-vente : le producteur occupe une place centrale dans la chaîne du
voyage. Chez Salaün Holidays, la plupart des producteurs ont fait leurs
armes comme agents de voyages, de réservation ou à la préparation des
carnets de voyage. C’est le cas de Romain Guédès, 26 ans, chargé de
production sur plusieurs pays de la Méditerranée. Bac S et licence de
géographie en poche, il a obtenu un diplôme universitaire en tourisme et
découvert plusieurs postes avant d’être chargé de production. « Ce qui me
plaît le plus, c’est de faire partir les gens, de sentir qu’on est pour quelque
chose dans le plaisir qu’ils vont prendre à voyager. J’ai par exemple
eu la chance de mettre en place de nouveaux produits sur la Turquie,
même si la situation politique complique les choses. Une chose est sûre,
à la sortie de mes études, je ne m’attendais pas à découvrir un métier
aussi technique avec une attention aussi grande portée à chaque détail
du voyage. » Sa semaine est d’ailleurs elle-même découpée comme un
circuit : départs, confirmation des listes de passagers, carnets de voyage,
points avec les réceptifs, annulations, état des ventes… À chaque jour
sa mission. « J’ai été très surpris, à mon arrivée, de bénéficier d’une
formation permanente par le biais de mes collègues. J’ai senti une vraie
solidarité, une grande disponibilité. Cela a été aussi le cas au moment de
la grève d’Air France, pendant laquelle nous sommes venus nombreux
le week-end pour régler les innombrables problèmes qui se posaient. »
Une mobilisation indispensable pour gérer 2 500 départs quotidiens
au cœur de la grève. Un élan collectif qui a d’ailleurs impressionné le
directeur de production, mais aussi Michel Salaün, qui a formellement
remercié ses équipes une fois l’orage passé. Un état d’esprit que Romain
Guédès attribue aussi à l’ancrage culturel de l’entreprise. « J’ai remarqué
qu’entre nous et même dans nos échanges avec des collaborateurs dans
d’autres pays, la Bretagne nous rapprochait souvent. Les réceptifs, dont
certains sont bretons, nous demandent des nouvelles d’ici, suivent l’actu
bretonne, cela crée une ambiance positive. »
Une production hors du commun
Si l’on cherche à définir ce qui fait la spécificité de la production Salaün
Holidays, les producteurs mettent en avant la maîtrise des acheminements
grâce à une double casquette de tour-opérateur et d’autocariste. Nombreux
évoquent aussi le service après-vente et la lecture systématique des
fiches d’appréciation des clients.
Mais ce qui continue à étonner la plupart, y compris dans la profession,
c’est le double caractère à la fois généraliste et spécialiste du tour
opérateur breton. « Les grands tours, qui permettent de traverser plusieurs
pays, voire un ou plusieurs continents, font partie de l’ADN de Salaün
Holidays, analyse Jacques Calvez. Être capable de proposer des très
bons circuits classiques à des prix abordables et des voyages d’exception
comme les circuits sur le Transsibérien ou la traversée de la Russie en
deux mois en autocar n’est pas donné à beaucoup de tour-opérateurs. »
Pour Olga Trineeva, c’est une réelle passion pour le voyage qui fait
l’originalité de la production. « Chez moi, elle est d’abord venue de mes
parents, qui m’ont ouvert aux cultures et patrimoines des autres pays. En
travaillant dans le tourisme, j’ai découvert le bonheur de faire découvrir
mon pays aux autres, de les aider à s’imprégner de ses traditions et de ses
mœurs. Je crois que cette passion motive une bonne partie d’entre nous,
à commencer par Michel Salaün, qui sait la transmettre à tous et nous
pousser sans cesse à innover, à améliorer notre offre, quitte à prendre des
risques et sortir des sentiers battus. Il n’y a qu’à regarder le nombre de
projets à caractère non commercial ou sans retombées directes qui ont
été menés ces dernières années. »