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Salaün

Magazine

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TOUR-OPERATING

Un voyage, c’est une destination, un programme, une durée, un prix… Rien de plus simple lorsqu’on les

découvre dans les pages du catalogue d’un tour-opérateur ou la vitrine d’une de ses agences. Mais la réalisation

d’un circuit implique bien plus que de détailler un programme dans une élégante brochure. Dans le tourisme

comme ailleurs, on parle de production… Un mot générique qui cache un métier bien spécifique.

YANN RIVALLAIN

La fabrique

du voyage

« Le métier de producteur consiste à créer des itinéraires ou des séjours

en assemblant des prestations de toutes sortes, explique Jacques Calvez,

directeur de production chez Salaün Holidays. Il peut s’agir d’hôtellerie, de

restauration, de guidage, de visites, etc. » Sur le papier, cela reste encore

simple, mais dans la réalité, le choix et l’assemblage des prestations

qui font l’ossature du voyage est une tâche très complexe qui répond

à de nombreux critères. Si le prix des différents services recherchés

par le tour-opérateur est bien sûr déterminant et fait appel au talent de

négociateur des producteurs, il est loin d’être le seul critère de choix :

il y a aussi la qualité et l’originalité des prestations, les disponibilités,

les garanties, etc. Autre particularité d’un voyage, c’est qu’il n’y a pas de

deuxième chance. «Nous nous devons de rendre ce moment inoubliable

car nous savons qu’une grande partie de nos clients ne visiteront un pays

qu’une seule fois », confirme Olga Trineeva, responsable de Pouchkine

Tours, la filiale de Salaün Holidays spécialisée sur les pays de l’Est, la

Russie et l’Asie centrale.

La naissance d’un voyage

Avant de produire, il faut toutefois avoir une idée, un projet de circuit, et

avant toute chose, une excellente connaissance des pays sur lesquels on

travaille. Un voyage peut d’ailleurs naître de plusieurs façons. « Certains

d’entre nous, comme Michel Salaün [président du groupe Salaün],

disposent d’une grande expérience, explique Jacques Calvez. Ils voyagent

beaucoup et imaginent de nouveaux circuits ou des aménagements.

Nous sommes aussi à l’écoute de ce que proposent nos confrères et

les idées soumises par nos réceptifs ». Dans le jargon du tourisme, un

« réceptif », c’est une agence qui, sur place, organise les déplacements,

les réservations de restaurants, la présence des guides. Ces agences

travaillent généralement pour plusieurs tour-opérateurs pour lesquels

elles montent des circuits spécifiques.

Il ne faut pas imaginer pour autant qu’ils remplacent les « producteurs »

maison. Au sein du groupe Salaün, ils sont une trentaine. Car connaître son

pays ne signifie pas pour autant qu’on maîtrise parfaitement les attentes

et la culture des clients du tour-opérateur. C’est ce dernier qui adapte les

propositions de son réceptif à sa clientèle, à sa culture, son catalogue et

son positionnement face à la concurrence. Dans un univers où l’offre est

souvent voisine, une journée supplémentaire, une étape différente, une

visite originale et inédite par exemple, peuvent faire la différence.

Au sein des tour-opérateurs d’envergure, certains producteurs ont

d’ailleurs une telle connaissance de leurs destinations qu’ils réalisent

tout le voyage de A à Z, sans passer par les services d’un « réceptif ».

C’est le cas pour les circuits en Europe du Nord proposés par Nordiska,

une des marques de Salaün Holidays. La vingtaine de circuits proposés

sous cette marque spécialisée est crée de A à Z par sa responsable de

production, Edwige Lefèvre, qui en gère aussi le suivi permanent depuis

le siège de l’entreprise à Châteaulin. « On ne devient pas producteur du

jour au lendemain, explique-t-elle. On commence généralement par les

réservations, on passe aussi par la case technico-commerciale, car il

faut parfaitement connaître la destination d’un point de vue technique.

Cela demande aussi un grand investissement personnel. Je me suis pour

ma part très souvent rendue en Scandinavie, y compris lors de voyages

personnels, pour mieux connaître les pays, mieux répondre aux agents de

voyages, connaître les hôtels, le réseau routier, les itinéraires possibles,

mais aussi la culture touristique de ces pays, leur mentalité. Il est très

important de disposer d’un réseau sur place et cela prend bien sûr des

années. »

Les bureaux du service production à Châteaulin.