Salaün
Magazine
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I
l est difficile, quand on arrive au
Cap, de ne pas voir la montagne de
la Table mais en raison d'un ciel
triste et gris, Andrea, ma guide, me
suggère de reporter cette excursion
à plus tard et de se diriger plutôt
jusqu'à Bo-Kaap. Ici, en effet, quelle
que soit la météo, les couleurs sont
partout et toujours à la fête. Les rues
pavées, étroites et pentues de ce quartier
se parent de jolies maisons aux toits en
terrasses et aux façades acidulées. Rouge
coquelicot, vert anis, bleu turquoise,
mauve lilas, jaune citron, rose tyrien... le
nuancier semble sans limite ! L'appel du
muezzin invitant les fidèles à la prière se
charge, quant à lui, de me rappeler que
les habitants d'ici sont les descendants
des esclaves indonésiens déportés au
xvii
e
siècle par les Hollandais, et que Bo-Kaap
est souvent appelé Le Quartier Malais.
Côté animation, mieux vaut aller jusqu'au
Victoria & Alfred Waterfront, car même si
les anciens docks ont été aménagés dans
les années quatre-vingt pour accueillir
des espaces commerciaux, des musées,
des bars ou des restaurants, ces lieux ont
réussi à conserver leur vocation maritime.
Le Cap : la cité-mère
de l'Afrique du Sud
D'ici continuent de partir des navires
de pêche mais aussi des bateaux propo-
sant des mini croisières dans le port ou
conduisant les visiteurs jusqu'à Robben
Island, là même où Nelson Mandela resta
prisonnier pendant 18 ans... Le Waterfront
est propice au shopping, à la flânerie
et aux rencontres. Ce midi, les ouvriers
d'un chantier se sont regroupés sur des
gradins pour effectuer leur pause déjeu-
ner devant un écran géant. Au menu : la
diffusion d'un match de rugby opposant
les Springboks aux All Blacks ! D'autres
se sont endimanchés et posent fièrement
devant la tour de l'horloge, pendant que
certains sirotent nonchalamment une
bière en terrasse.
Les vergers et potagers, implantés au Cap
par les colons hollandais dès le
xvii
e
siècle
pour ravitailler les équipages de leurs
navires en route pour les Indes, ont disparu
depuis fort longtemps, mais le jardin de
la Compagnie continue d'occuper une
place privilégiée en plein centre-ville.
Aux heures les plus chaudes de l'année,
les habitants aiment venir jusqu'ici pour
se retrouver, se ressourcer et apprécier
l'ombrage savoureux procuré par les
frangipaniers, aloès ou tulipiers.
Mais si la flore à ce point vous passionne,
ne manquez surtout pas d'aller jusqu'au
Une vue du Cap depuis la montagne de la Table. La ville a été
baptisée ainsi en référence au cap de Bonne-Espérance, situé
47 km plus au sud. Un téléphérique permet d'en atteindre le
sommet, à l'exception des jours de grand vent.
REPORTAGE |
Afrique du Sud
