Salaün Magazine N°6 - page 14

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l'une des trois chutes d'eau, Fiskumfoss,
alimente une centrale hydroélectrique.
Mais plus remarquable encore, la ville
a également construit une gigantesque
échelle à saumon pour aider les poissons
à passer ce dénivelé. C'est en bordure de
cet ouvrage qu'est installé le « Namsen
Laksakvarium ». Tout à la fois aquarium
et musée, cet établissement dédié au
saumon est aussi un espace de dégustation
unique au monde. Sans avoir à pêcher ni
à bénéficier des cours de lancer dispensés
par des guides de la maison, sans avoir
à attendre que les saumons frayent vers
la mi-octobre, on peut à volonté goûter
à une dizaine de préparations différentes
de poisson à chair rose... Les aristocrates
anglais qui ont, à partir de 1830, développé
les techniques de pêche au saumon ont
eu bon goût!
Les rives des cours d'eau environnants
ne réservent d'ailleurs pas que des
surprises liées au génie des hommes de
notre temps. De surprenantes gravures
rupestres ont été ainsi découvertes en
ces lieux où chasse et pêche étaient le
quotidien des premiers habitants de ces
contrées. Avant d'arriver à Mosjoen, nous
pénétrons dans le Helgeland, région la
plus méridionale du Nordland, la Norvège
du Nord. Le royaume s'étire encore 600
km vers le nord. Tout en se rétrécissant.
En plusieurs endroits, sa côte, dessinée
telle une broderie de chapelets d'îles et
de fjords, aux montagnes sauvages qui
font frontières avec la Suède, se trouve
à moins d'une dizaine de kilomètres de
la frontière avec la Suède.
Terme de notre étape du jour, Mo I Rana
nous attend, calé au fond d'un fjord. Cet
ancien comptoir de troc créé par la famille
Meyer au milieu du XIXe siècle bénéficia
ensuite de l'exploitation des mines de fer
dans la région. Et du développement du
chemin de fer. Petite ville de moins de 30
000 habitants, elle demeure un centre de
commerces et de services.
Ce soir justement, nous logeons au
Meyergarden Hotell, l'ancienne résidence
de la célèbre famille... Jusqu'ici, nous
avons été hébergés dans d'excellents
établissements, confortables, modernes et
au service impeccable. Là, la décoration
de l'ensemble, le somptueux mobilier
du siècle dernier, les escaliers en bois et
une foule d'autres détails sont vraiment
de nature à nous transporter. Un rêve...
éveillé. Que l'on peut d'ailleurs à sa guise
prolonger toute la nuit. En effet, j'ai oublié
de préciser que nous sommes quasiment
à hauteur du Cercle polaire, que nous
franchirons très symboliquement demain
matin. La nuit a totalement disparu pour
laisser place au soleil et à une clarté qui
demeure vingt-quatre heures sur vingt-
quatre. Le phénomène va en s'amplifiant
au fur et à mesure que l'on se dirige vers
le nord. Il débute en mai et dure plusieurs
semaines, voire trois mois au Cap Nord.
Pas évident alors de régler notre propre
horloge biologique. Mieux vaut ainsi pen-
ser à se procurer un masque de sommeil
pour la nuit car de surcroît, en Norvège
comme dans tous les pays scandinaves,
les volets et autres stores ne font toujours
pas partie du décor!
Les Lofoten,
comme un air de paradis
Pierre Dac aurait pu dire que l'on doit
avoir moins de difficultés à sortir du lit
au lever du jour . lorsque celui-ci ne s'est
jamais couché. En fait, aussi bizarre que
cela puisse paraître, la lumière éternelle en
été vous insuffle une énergie surprenante.
Le départ très matinal pour Svolvaer est
d'autant plus enthousiaste que ce petit port
est situé sur les mythiques îles Lofoten.
Il faudra au préalable avaler 360 km de
bitume et une belle traversée du Vestfjord
en ferry. Dans la Norvège du Nord, vaste
étendue aussi grande que la Belgique, les
A gauche, les mythiques îles Lofoten,
comme un petit air de paradis.
En haut, le cercle polaire arctique, à
66°33'.
Ci-dessus, le petit port d'Henningsvaer,
au sud de l'archipel des Lofoten.
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