Salaün
Magazine
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jardin de près de dix-sept hectares.
La mosquée, le pavillon des invités et
l’entrée principale au sud, de même que
la cour extérieure et ses cloîtres, y ont
été ajoutés ultérieurement. La beauté
architecturale du Taj Mahal repose sur une
symétrie parfaite, une élégance raffinée
qui n’empêche pas une grande richesse
ornementale, notamment des sculptures en
marbre avec des incrustations de pierres
précieuses et semi-précieuses. Les quatre
minarets isolés, placés dans les angles
de la plate-forme, ajoutent à l’élégance
du complexe. Dès le passage de la porte
d’entrée monumentale, on est saisi par
l’harmonie et la poésie que dégage le
Taj Mahal, que Tagore, le célèbre poète
bengalais, prix nobel de littérature en
1913, a joliment décrit comme « une larme
tombée sur la joue du temps ».
Une ancienne capitale
A une quarantaine de kilomètres d’Agra,
Fatehpur Sikri est un autre joyau de la
civilisation moghole. Elle fut construite
par Abkar qui en fit sa capitale entre
1573 et 1585. Parmi les nombreux palais
et pavillons, on retiendra en particulier
le Diwan-i-Kas, la salle des audiences
privées connu pour son chapiteau riche-
ment décoré et surmonté par un balcon
circulaire. Tout aussi raffiné, le Ranch
Mahal, dont l’élévation sur quatre ni-
veaux de taille décroissante rappelle
certains temples bouddhiques, le pavil-
lon de la Sultane turque, le palais de
Jodh Bai, ou encore l’immense caravan-
sérail. Toute aussi féérique, la forteresse
d’Amber, à proximité de Jaipur, est une
autre merveille léguée par les empereurs
moghols. Ceint par une muraille de près
New-Delhi, qui désigne aujourd’hui la capitale de l’Inde est aussi un
nouveau quartier de prestige construit par les colons anglais à partir
du début du
xx
e
siècle, lorsqu’ils ont décidé de transférer la capitale de
Calcutta à Delhi. C’est le roi Georges V lui-même qui annonça le pro-
jet de construction de New Delhi lors de sa venue en Inde en 1911.
Elle se situe à l’intérieur d’un triangle formé par l’India Gate, la porte
de l’Inde, le Rashtrapati Bhavan, ancienne résidence britannique du
gouverneur général de l’Inde, aujourd’hui résidence de la présidence
indienne, et Connaught Place, l’épicentre de New Delhi. Entre ces trois
points emblématiques, d’immenses avenues séparées par de grands
espaces verts bordent les ambassades et les résidences de luxe. C’est
ici qu’a été construit, en 1931, le mythique Imperial, premier hôtel de
luxe en Inde, mélangeant architecture victorienne et coloniale. En 1947,
Gandhi, Neru et Lord Mountbatten y négocièrent la partition de l’Inde
et la création du Pakistan. Inspirée du célèbre Royal Crescent de Bath,
en Angleterre, Connaught Place est une vaste place circulaire de style
géorgien où convergent les grandes avenues de New-Delhi. Achevée
au début des années 1930, elle a été conçue comme le centre com-
mercial de la capitale. On y trouve toujours la plupart des grandes en-
seignes internationales, un marché prisé des Indiens et un parc central.
C’est ici qu’a ouvert le premier théâtre du pays, le Regal, des cinémas
et des restaurants. Les travaux de rénovation menés pour les jeux du
Commonwealth en 2010 ont pris du retard et il faudra encore patienter
pour que Connaught Place retrouve toute son élégance et son prestige.
C’est aussi à New Delhi que l’on pourra honorer la mémoire de Ghandi,
le père de l’émancipation indienne,
figure mondiale de la désobéis-
sance civile. Deux musées
lui sont consacrés, dont l’un, le Smirti
Gandhi, se trouve sur le site où il fut assassiné par un fa
natique
Hindou, en 1948. On y trouve un petit musée interactif qui présente
aussi des œuvres d’artistes inspirés par le Mahatma (la
grande âme).
New-Delhi, un héritage britannique. 
Ci-dessous, à gauche, les colonnades de
Connaught Place, le centre de New-Delhi.
A droite, India Gate, la porte de l’Inde, un
hommage aux soldats indiens tombés dans
l’Armée des Indes.
le roi Georges V lui-même annonça le
projet de construction de New Delhi
lors de sa venue en Inde en 1911.
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