visionnaire pour son époque, fut aussi
un brillant savant qui fit construire plu-
sieurs observatoires astronomiques dont
celui du Jantar Mantar, un site extraor-
dinaire comprenant dix-sept instru-
ments monumentaux. On ne ressort pas
indemne de la visite d’une ville impériale
ou d’un grand palais indien. La splendeur
architecturale, les innovations techniques,
comme ces systèmes de climatisation na-
turelle, les fontaines et baignoires prin-
cières, parfumées au santal ou à l’eau de
rose dégagent une impression d’opulence,
de démesure mais aussi une certaine
mélancolie. Le temps révolu des sultans
n’avait sans doute pas d’égal pour stimu-
ler notre imaginaire et c’est en Inde qu’il
reste le plus prégnant. Depuis le moyen-
âge, l’extravagance des princes Indiens,
disposant de gigantesques harems, affi-
chant leur richesse dans des folies archi-
tecturales et par un train de vie fastueux
fascine et irrite l’occident. L’image du
Maharadjah excentrique chassant le tigre
à dos d’éléphant perdure d’ailleurs à tra-
vers leurs descendants qui aujourd’hui
encore règnent en seigneur et en bien-
faiteurs craints ou admirés, et jouissent
d’un pouvoir financier réel sur la vie
d’un village ou d’une communauté.
L’enseignement,
une cause nationale
L’Inde compte vingt-deux langues offi-
cielles, principalement régionales, parmi
plusieurs centaines d’autres. Si l’Hindi
et l’Ourdou sont les deux langues do-
minantes, l’anglais, soixante-quinze
après l’indépendance reste une des
lin-
gua franca
du sous-continent indien.
Pourtant, sa pratique à un bon niveau
est le fait d’une minorité et demeure
l’une des compétences les plus recher-
chées du pays. Le système d’éducation,
très concurrentiel, fait de la langue de
Shakespeare un sésame pour progresser
dans l’échelle sociale. Dans tout le pays,
des écoles privées aux frais de scolarité
élevés rivalisent avec un système public
sous-équipé et font de l’anglais la pierre
angulaire de leur enseignement. L’école
représente un enjeu considérable pour
l’avenir des trois cents millions de petits
indiens. Dans les quartiers pauvres des
grandes villes et dans les campagnes, des
projets soutenus par des ONG et mécènes
tentent de combler le fossé qui sépare les
enfants de familles aisées, futurs anglo-
phones et les enfants de familles dému-
nies. A Achrol, un petit village rural
dans les environs de Jaïpur, les enfants
reçoivent leur enseignement à même le
sol dans une école à laquelle on a récem-
ment ajouté une toiture grâce à un projet
de tourisme solidaire initié par Natio-
nal Tours, Salaün Holidays et Ker India.
Grâce aux fonds prélevés sur le prix du
Ci-dessous, l’école d’Achroll avec à droite,
Arun Seith, directeur de Mangalam tours et du village de vacances d’Achroll.
Grâce aux fonds prélevés sur les billets des
touristes qui visitent l’Inde, l’école d’Achroll
bénéficie de moyens pour se développer.
Jeune institutrice du village
d’Achroll dont Ker India,
filiale de Salaün Holidays en
Inde, contribue au
développement. Elle
participe aussi à la
scolarisation des enfants en
réinvestissant une partie du
billet des voyageurs dans les
projets locaux.
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