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Salaün

Magazine

| Page 83

reportages

d

ici

et

ailleurs

|

le

transsibérien

hutongs, sont désormais protégés. Je retrouve avec plaisir

le paradoxe pékinois qui consiste à traverser d’immenses

jardins arborés, comme le parc Beihai ou celui qui jouxte le

magnifique Temple du ciel, dans une ville débordante de pé-

riphériques et de boulevards interminables. L’ambiance des

rives des lacs Quinghai et Houhai, bordées de bars à musique,

de restaurants et de boutiques d’artisanat est à la fois cosmo-

polite et chinoise. D’ailleurs parler de quartier touristique en

Chine n’a pas le même sens que chez nous, car les premiers

touristes sont les Chinois eux-mêmes : parmi le 1,4 milliard

d’habitants que compte le pays, ceux qui n’ont pas encore

visité le mausolée de Mao, fait une balade en pousse-pousse

dans les hutongs ou mangé une glace au bord des lacs ur-

bains sont légion !

Ce n’est pas au bar du Transsibérien que nous dînerons ce

soir mais à même le trottoir sur de minuscules tabourets.

Les Chinois qui grignotent dans cette gargote située derrière

un grand boulevard, comme on en trouve partout en Chine,

s’amusent de notre présence. Ils se mettent en quatre pour

traduire nos commandes. Les brochettes de viande et de lé-

gumes s’abattent en escadrille sur nos tables, l’air est chaud et

les sourires sont sur toutes les lèvres.

Le dernier jour de ce grand périple sera consacré à la Grande

Muraille qui court sur près de 6700 km. Le soleil s’obstine à

illuminer les collines des environs de Pékin, et la randon-

née à flanc de muraille est un régal. Grisés par les points de

vue spectaculaires qui s’offrent à notre caméra, nous optons

pour la grande boucle, celle qui nous promet des à-pics ver-

tigineux. Les marches s’agrandissent au fil du parcours pour

former un escalier géant d’une déclivité inouïe. Mes genoux

me supplient de retourner dans le Transsibérien, mais le spec-

tacle renforce notre ardeur. La muraille, celle-là même que

j’avais entrevue à une autre occasion, sous la pluie et dans

une brume épaisse, est sortie du bois.

Au terme de ce voyage, elle m’apparaît comme un de ces obs-

tacles à la fois grandioses et terribles construits par l’homme

pour s’empêcher de circuler librement par-delà les royaumes,

les nations et les empires. En jetant un dernier regard sur les

environs de Pékin, je pense aussi aux milliers d’hommes et

aux femmes qui, dans un mouvement inverse ont œuvré à

relier l’Europe à l’Asie par le train. Leur utopie, quels qu’en

furent les ressorts forcément contradictoires, est devenue

réalité, mais pour les voyageurs dumonde entier, elle reste un

rêve qui a pour nom Transsibérien.

Retrouvez nos circuits en Russie

dans

nos catalogues

ou

sur le site

www.salaun-holidays.com .

Page de gauche : changement des essieux du train, à la frontière chinoise.

Page de droite : dans le cœur historique de Pékin, des kilomètres de ruelles

abritent une vie bouillonnante, dominée par le commerce, un art dans lequel

les Chinois excellent.

L’ambiance des rives des lacs

Quinghai et Houhai, bordées de

bars à musique, de restaurants et

de boutiques d’artisanat est à la fois

cosmopolite et chinoise.

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