Salaün
Magazine
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est ici plus fraîche qu’en Bretagne, car le
Gulf Stream n’atteint pas ses rivages –,
et couverte de vignobles au sud.
C’est à Guimarães, à quelques kilomètres
de Briteiros, que furent écrites les pre-
mières pages de l’histoire du Portugal
moderne. L’inscription qui orne un des
murs du centre-ville est d’ailleurs sans
équivoque. « Ici est né le Portugal ». C’est
en effet ici que le comte Alfonso Hen-
riques défia l’armée de sa mère, Teresa de
León, fille d’un roi de Castille, qui avait
été contrainte de renoncer à l’autono-
mie de son duché, le Portucale. Alfonso
en sort victorieux, proclame l’indépen-
dance du Portugal en 1139 et s’empresse
de la faire reconnaître auprès du pape. Il
sera aussi l’un des artisans de la recon-
quête portugaise sur les Maures. Berceau
du Portugal, Guimarães est aussi l’une
des plus belles villes du pays, avec un
cœur médiéval splendide. Les maisons à
pans de bois et granit de la rue Santa
Maria sont, à l’instar de tout le centre-
ville classées au patrimoine mondial de
l’Unesco. L’ensemble de la ville est un
enchantement, avec un cœur médiéval
splendide. Si Guimarães fut le centre po-
litique du Portugal, sa voisine, Braga, en
fut le centre religieux et même celui de
toute la péninsule Ibérique. À tel point
qu’on la surnommait la Rome portu-
gaise. Comme à Guimarães, la religion
reste très présente à Braga, notamment à
travers les processions de la Saint-Jean
ou de la semaine sainte. On y visite no-
tamment la magnifique Sé, la cathédrale
d’origine romane qui abrite les tom-
beaux de Teresa et Henri de Bourgogne,
les parents du premier roi Alfonso. Bra-
ga est aujourd’hui une ville étudiante et
animée dans laquelle il fait bon déam-
buler entre quelques haltes consacrées à
son riche patrimoine, notamment à ses
superbes églises baroques.
Des escaliers purificateurs
Non content de disposer d’un tel patri-
moine religieux, l’archevêque de Braga
a ordonné la construction, au
xviii
e
, d’un
centre religieux baptisé sanctuaire de
Bom Jesus. Il s’agit d’un double escalier
monumental qui conduit à une église,
au terme d’un parcours de purification
que les pèlerins sont encouragés à faire
à genoux. Que les plus mous du genou se
rassurent, un funiculaire, le plus ancien
de toute la péninsule Ibérique, permet de
se hisser au sommet sans passer par le
parcours de purification.
En quittant Porto vers le sud, on longe
l’Atlantique et ses rivages qui, au Por-
tugal, forcent le respect tant l’océan y
affiche sa puissance. Paradis des sur-
feurs, la côte portugaise est une des plus
exposées à la houle de la façade atlan-
BRAGA
PRIE...
De Fàtima à Braga, le Portugal est familier des lieux de pèlerinages et des processions religieuses.