A
vec un arrêt au lac d’Issik Kul et
des retrouvailles avec Bichkek
et Almaty au Kazakhstan, des
contrées déjà parcoures lors d’un grand
raid, les pilotes ont eu plusieurs jours pour
oublier les pentes kyrghyses et le ravin
au bord duquel le compteur de l’Amarok
a bien failli rester bloqué à jamais… Cap
sur la Sibérie en remontant le Kazakhstan
par sa partie orientale. Avant de replonger
vers le sud et la République de l’Altaï et
d’aborder la Mongolie
.
Extrait du carnet de route >>>>> >>>>> >>>>> >>>>> 15 juin. Russie-Mongolie.Agatch-Olgii
L’adieu aux arbres. Sibérie. Sur le route de la Mongolie, un peu avant
Tashanta, un petit village porte le nom de Koch-Agatch. En langue
kazakh, cela signifie « Au revoir aux arbres ». Effectivement, en cette
fin de matinée, le paysage a changé. Il est toujours aussi majestueux,
mais il est désormais dépouillé, n’offrant plus qu’une végétation de
steppe, rase, tondue par le vent. Les forêts vosgiennes de la veille
sont bien loin déjà ; les isbas vont bientôt céder la place aux yourtes.
Nous approchons de la Mongolie. Le passage de la frontière est un
peu laborieux.
Au bout d’une zone neutre d’une vingtaine de kilomètres se trouve le
poste frontière mongol accessible par une route de terre battue en
guise de bienvenue. En Mongolie, on ne dit pas simplement adieu aux
arbres, mais aussi adieu au bitume ! En une heure les formalités sont
réglées. La Mongolie est à nous ! Elle ne nous laisse pas le temps
d’une rapide acclimatation.
Dès les premiers mètres, nous plongeons dans le monde de la piste et
des chemins défoncés. Aucun panneau, aucune direction, des traces
qui se multiplient sur la steppe ou sur les versants des montagnes qui
se succèdent. L’ouest de la Mongolie n’est pas un plat pays herbeux.
Nous sommes toujours dans l’Altaï, ses teintes sombres et son ciel
inouï, qui change sans cesse au long de la journée, passant du bleu
le plus pur, au noir le plus menaçant quand il prépare un orage qui
passera aussi rapidement qu’il est venu.. Notre étape du jour, c’est la
ville d’Olgii – 20 000 habitants – quelque part au bout de la ligne élec-
trique qui sert de guide dans ce dédale de pistes remplies de pièges.
Heureusement nous retrouvons un automobiliste dont nous avons fait
la connaissance au poste de douane. Gengis revient de Barnaoul où
il va régulièrement faire ses achats. Il nous invite à le suivre jusqu’à
Olgii qui n’est distant que d’une quarantaine de kilomètres. Sponta-
nément, Gengis nous invite à dîner chez lui ce soir. Il nous fera du
poisson. Le dîner chez Gengis est un bon moment. L’ancien douanier
est fier de nous recevoir dans sa grande maison et de nous présenter
toute sa famille. Sa femme, ses deux fils, sa fille, sa belle-fille, ses
deux petits-fils… Ce soir-là, son frère aîné est également présent.
Il est venu à Olgii demander officiellement la main d’une jeune fille
de la région pour son fils. Selon la tradition kazakh. Car à Olgii, la
population est majoritairement kazakh, de religion musulmane dans
un pays bouddhiste. La table de Gengis est d’ailleurs typiquement
kazakh, entièrement couverte à notre arrivée de victuailles, mêlant
confiseries et saucisson… Les quatre poissons qu’il a sortis pour
nous de son congélateur viennent de la rivière voisine. Préparés au
four ils sont délicieux. Surtout mangés avec les doigts. Les bols de
thé au lait et les toasts à la vodka se succèdent régulièrement. Un
Kazakh ne vous laissera jamais devant un verre ou une assiette vide.
La route principale entre Olgi et
Ulan-Bator : une piste
cahotique traversée par de
nombreux ruisseaux.
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