Salaün Magazine N°6 - page 64

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totalement protégé. Il n'y a plus aucune
habitation. Seuls les paysans ont le droit
d'y venir pour travailler des champs bru-
lés par le soleil.
C'est à Yangon - Rangoon pour les
Anglais - que nous bouclons ce trop
rapide séjour en Birmanie. L'ancienne
capitale du pays - détrônée aujourd'hui
par Naypyidaw - possède un charme
unique, essentiellement lié à son passé
colonial. Malgré une population de 3,5
millions d'habitants, la vie coule ici
paisiblement. Les grandes avenues, les
bâtiments victoriens, les espaces verts
et les arbres en font une ville originale
en Asie du sud-est. Mais les bâtiments
victoriens - nostalgie ou pas - rentrent
dans l'ombre auprès de l'extravagante
pagode de Shwedagon. En plein cour de
Yangon, c'est une ville dans la ville. Un
seul chiffre : son stupa culmine à 100
mètres de hauteur et est doré à l'or fin
sur toute sa hauteur. Son sommet est
tout simplement couronné du plus grand
diamant du monde. L'intérieur est tout
aussi démesuré. Le pourtour du stupa est
ponctué de huit autels de prière, chacun
étant dédié à un jour de la semaine. Eh
oui ! Pour les bouddhistes birmans, la
semaine compte huit jours : ils rajoutent
un mercredi après-midi.
Des milliers de fidèles se pressent à lon-
gueur de journées dans ce grand lieu de
pèlerinage. Un lieu sacré où se mêlent
la piété la plus farouche et une sorte de
kermesse bon enfant. A côté des statues
de Boudha, des distributeurs de billets et
de sodas rappellent que l'homme n'est
pas un simple esprit ; les moines voient
leurs prières interrompues par des son-
neries de portable ; les jeunes nonnettes
courent comme des gamines dans une
cour de récréation. Le bouddhisme est
une religion qui a gardé les pieds sur
terre.
C'est sur ce feu d'artifices d'images que
nous quittons Yangon. Avec nostal-
gie. Et la ferme volonté de revenir en
Birmanie. On s'y sent tellement bien.
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dans notre catalogue 2014 ou sur le site
Pratiquement toutes les Birmanes, pay-
sannes ou citadines, et même les jeunes
Birmans étalent quotidiennement sur leurs
joues une crème jaune qui reste apparente.
C'est le thanakha, une pâte obtenue à partir
d'un arbuste qui pousse en Birmanie. On le
débite en petites buchettes que l'on frotte
sur une pierre humidifiée. Cette pâte, que
l'on peut agrémenter de motifs décoratifs,
n'est pas simplement un élément de coquet-
terie. Elle protège du soleil et a des vertus
antiseptiques.
Le bétel, pour rire rouge.
Les Birmans sont de grands consommateurs
de bétel. C'est une poudre rouge qui vient de
la noix de bétel. Ils la mâchent comme une
chique, enroulée dans une feuille de bétel et
agrémentée d'un peu de chaux. C'est une sorte
de drogue douce qui sert de coupe-faim. Sûre-
ment pas de dentifrice. Les adeptes du bétel
se reconnaissent à leur dentition rouge. Et aux
longs crachats rougeâtres qu'ils émettent régu-
lièrement.
Le thanakha,
crème de beauté
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