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Frenchmen Street dans le Faubourg Marigny. Dans la jour-

née, c’est plutôt Royal Street, une des parallèles de Bourbon

Street, qui sert de vitrine au quartier, avec ses boutiques, ses

galeries d’art et ses enseignes originales. Côté patrimoine, un

“bloc” en-dessous de Royal Street, Chartres Street offre une

des plus fortes concentrations de demeures de l’ère coloniale

du quartier.

le garden district

Le Vieux Carré ne forme qu’une toute partie de la ville de

La Nouvelle-Orléans. Elle est en effet composée de plusieurs

quartiers en damier très distincts, marqués par les popula-

tions de langues et culture différentes qui s’y établirent pen-

dant et après l’ère coloniale. Le

Business District

, son centre

économique et financier, ne revêt pas d’intérêt particulier

mais marque la séparation entre l’ancienne ville française et

les quartiers de Uptown, construits par les Anglo-Américains

enrichis par le coton, le sucre ou le commerce. La plupart

vinrent s’installer en Louisiane après la vente de la colonie

aux États-Unis en 1803. Il n’était pas question pour eux de

résider dans les quartiers créoles francophones, trop sulfu-

reux. Ils bâtirent donc d’opulentes demeures sur les terres de

plantations qui furent peu à peu subdivisées. Elles forment

aujourd’hui un des quartiers anciens les plus spectaculaires

de tout le pays. Pour visiter Uptown et notamment sa partie

la plus intéressante, baptisée Garden District, on peut em-

prunter les tramways anciens de la ligne Saint-Charles, la

plus ancienne ligne de tram au monde toujours en activité.

Ouverte en 1835, elle utilise encore des véhicules des années

vingt. Elle marque la limite nord de ce quartier, qui abrite

des manoirs et bâtisses gigantesques, de style italianisant,

néo classique ou encore victorien. Ces demeures sont le plus

souvent richement ornées et entourées de jardins luxuriants.

Toutes les communautés qui ont fait l’histoire de la ville sont

représentées au cimetière de Lafayette, au cœur du quartier.

De nombreux films d’Hollywood ont d’ailleurs le Garden Dis-

trict pour cadre, dont le célèbre

Entretiens avec un vampire

.

L’artère sud du quartier, Magazine Street, permet d’échap-

per à l’affluence du French Quarter tout en appréciant une

ambiance bohème et chic, artistique et branchée. Comme

souvent aux États-Unis, les millionnaires côtoient les jeunes

couples désireux de vivre dans des quartiers de “créatifs”, et

l’ambiance est le plus souvent décontractée.

le berceau du

jazz

D’autres voisinages de La Nouvelle-Orléans, comme Tre-

mé, un vieux quartier où vivaient autrefois “les gens de

couleur libres”, permettent de saisir l’ampleur du métissage

afro-caribéen, mâtiné d’influences européennes, qui a nourri

La Nouvelle-Orléans et fut à l’origine du jazz. Tremé attire

logiquement beaucoup d’artistes, musiciens et autres créatifs

en quête d’authenticité. Le dimanche après-midi, musiciens

et danseurs se rassemblent sur Congo Square et perpétuent

une tradition séculaire. Cet ancien terrain rituel pour les Hou-

mas, une des tribus amérindiennes qui peuplaient la Loui-

siane avant l’arrivée des Français, est plus tard devenu un

lieu de rassemblement dominical pour les esclaves. Danses et

DES MARAIS

DE NANTES À LA

NOUVELLE-ORLÉANS

John James Audubon, considéré comme le plus

grand ornithologue des États-Unis, est une star aux

USA et notamment en Louisiane, où il a vécu. Né à

Saint-Domingue de l’union illégitime de son père et de

sa maîtresse des environs de Nantes, Jean-Jacques

Audubon est retourné vivre en Bretagne, dans sa belle-

famille, pendant son adolescence. C’est ainsi dans les

marais de Couëron, sur les bords de la Loire, qu’il a fait

ses premières armes de naturaliste. Exilé aux États-

Unis pour échapper à la conscription napoléonienne,

il va entreprendre un chantier qui lui prendra toute

une vie : répertorier et dessiner les espèces d’oiseaux

d’Amérique du Nord. Arpentant inlassablement de

nombreux États pendant un demi-siècle, il va réaliser

près de 500 planches rassemblées dans un ouvrage

mythique,

Oiseaux d’Amérique

. Un zoo mais aussi un

immense parc et un aquarium portent son nom à La

Nouvelle-Orléans. C’est aussi celui d’une organisation

de protection de l’environnement créée en 1896 et

active dans tout le pays, la National Audubon society.

reportages

d

ici

et

d

ailleurs

|

la

louisiane

Salaün

Magazine

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