Enfin l’Ouzbékistan…
Il fait donc encore nuit quand nous quittons
Chimkent. Dommage, mais l’objectif du jour est
de rentrer en Ouzbékistan. Ce qui ne semble pas
aussi simple que de passer de France en
Belgique.
Seule possibilité : un petit poste frontière à 80
kilomètres de Chimkent, Yamala, auquel, par
prudence, il convient de se présenter de bonne
heure pour être sûrs d’accomplir les formalités
avant midi, faute de quoi nous pourrions avoir
à attendre 24 heures de plus.
Notre appréhension était sans fondement : le
poste de Yamala est un extraordinaire théâtre,
foutraque et exotique, sur lequel se bouscule,
dans une animation de souk, une population qui
semble venir de nulle part pour aller ailleurs.
Pour nous, les formalités tant redoutées se
dérouleront en un temps record, dans une
bonne humeur partagée. A Yamala, on aime
bien les Français : la route de Tachkent est
ouverte !
Il est à peine midi lorsque nous pénétrons dans
la capitale de l’Ouzbékistan. Tachkent n’a pas le
charme de Samarcande. Ni son prestige. C’est
pourtant une très belle ville, agréable à vivre.
Parce qu’elle mêle avec élégance un passé
historique d’une grande richesse – la ville a plus
de 2000 ans d’existence – et un urbanisme
moderne hérité d’une lourde tragédie : le
terrible tremblement de terre de 1966 qui
détruisit une grande partie de cette métropole.
L’Union soviétique mobilisa toutes ses
républiques pour reconstruire sa capitale
ouzbèque. Ce qui fut fait et bien fait.
Tachkent offre aujourd’hui de larges avenues,
de grands parcs, des immeubles prestigieux et
des espaces qui font peur aux plus audacieux
marcheurs.
Il nous reste environ 300 kilomètres à effectuer
entre Tachkent et Samarcande pour couper la
ligne d’arrivée de ce long raid de près de 15 000
kilomètres.
300 kilomètres d’une route qui serait excellente
si elle n’était pavée de flics comme l’enfer l’est
de bonnes intentions.
Le Grand Raid Brest Samarcande
Salaün Magazine
l
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Entre Tachkent et Samarcande, la récolte du coton.
La fin d’un long voyage !
