SALAUN Magazine n°4 - page 15

Aujourd'hui à midi, nous avons rendez-vous
avec la maire de Kiel. Cette ville est jumelée
avec Brest et les deux maires – François Cuillan-
dre et Torsten Albig – entretiennent les
meilleures relations du monde. La rencontre fut
brève mais très chaleureuse : le maire de Kiel
adore Brest et y vient régulièrement. « J’aime
beaucoup cette ville ; sur plusieurs points, elle
ressemble beaucoup à Kiel. »
Aujourd’hui, c’est particulièrement vrai sur un
point, que les deux premiers magistrats me par-
donneront d’évoquer en toute amitié : le temps.
Il est, comment dire, très brestois ; Ou alors, très
kiélois. Bref, c’est un vrai temps de chiotte !
A ne pas mettre un ferry dehors. Le nôtre – celui
qui doit nous conduire à Oslo et sur lequel nous
embarquons à 13h – est majestueux et plante
ses cheminées dans les nuages.
Le Color Fantasy est une petite ville qui peut
accueillir 2900 passagers. Une petite ville avec
ses magasins, ses bistrots, ses restaurants… Ah !
Ses restaurants. Ce midi, avec Luc mon coéqui-
pier, on s’est offert, après le jeûne autoroutier
de cette nuit, un plantureux buffet. En entrée,
j’ai pris du hareng nature ; en plat de résistance,
du hareng sauce curry ; j’ai fait l’impasse sur le
fromage au profit d’un hareng sauce tomate et
en dessert, j’ai succombé à une assiette de sau-
mon fumé agrémenté d’une salade de pomme
de terre. Et comme le commandant m’avait dis-
pensé de tout quart à la barre, j’ai arrosé le tout
d’une petite bière.
Il est 17h. La nuit est déjà tombée. Le Color Fan-
tasy slalome paisiblement entre les îles danoises.
Nous arriverons demain à 10h, à Oslo. Il paraît
que le temps y est glacé.
Le Grand Raid Arctique
Salaün Magazine
l
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Un vaste supermarché flottant
L’arrivée dans le port d’Oslo.
Du sérieux. Car si Brest nous a salués de ses petits
crachins dont elle a le secret, on peut vous dire
que les nuits allemandes sont fraîches et se sont
chargées de nous mettre dans l’ambiance Grand
Nord : verglas, grêle, brouillard… La remontée
vers Kiel a été corsée. D’autant que les
autoroutes allemandes donnent l’impression
d’être perpétuellement en travaux et que les
ingénieurs de l’équipement locaux ont un talent
fou pour dénicher des déviations qui laissent
muet le GPS le plus bavard et verdissent le
langage du plus policé des chauffeurs.
Mais il faut reconnaître à ces mêmes ingénieurs
un indéniable savoir-faire dans le salage des
routes. C’est bien simple, au bout d’une nuit,
vous avez doublé tellement de saleuses que vous
avez l’impression de faire de l’hypertension
artérielle.
Quand on pense que chez nous, cet hiver là, on
a failli réquisitionner les salières de restaurant…
A 4h30 du matin, nous arrivons à Kiel, les
paupières lourdes. Et le ventre vide.
Etape 2 - Mercredi 2 février : KIEL / OSLO (en mer)
Vous reprendrez bien
un peu de hareng ?
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