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Salaün

Magazine

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reportages

d

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et

d

ailleurs

|

grèce

Jean à s’exiler pour Malte. C’est la fin d’une ère qui avait vu

les chevaliers catholiques de Saint-Jean régner sur une po-

pulation orthodoxe d’une main de fer, et affirmer leur puis-

sance maritime en Méditerranée orientale. Les églises sont

alors transformées en mosquées, comme celle de Soliman,

rouverte au public dans les années 2000. On en dénombre

encore une quinzaine, rechristianisées depuis le départ des

Turcs après 1912. Brimés et réduits en esclavage du temps des

hospitaliers, les Juifs séfarades reviennent aussi en masse à

Rhodes après l’arrivée des Ottomans. Chassés d’Espagne en

1492, ils vont y prospérer et occuper une partie de la vieille

ville, tout près du quartier turc, alors que les Grecs devaient,

quant à eux, vivre hors des remparts. Les Juifs y sont alors

si nombreux que Rhodes est surnommée la « Jérusalem de

l’Ouest ». Un monument rappelle leur déportation vers Au-

schwitz durant l’été 1944, ordonnée par les Allemands, qui

avaient repris le contrôle de l’île aux Italiens.

LE COLOSSE

DE RHODES

Rhodes est célèbre pour avoir donné naissance

à l’une des sept merveilles du monde antique,

le célèbre colosse de Rhodes, au iii

e

av. J.-C.

Elle représentait le dieu du soleil Hélios et mesurait

plus de 30 mètres de hauteur, approchant

les dimensions de la statue de la Liberté.

L’architecte de cette dernière se serait d’ailleurs

inspiré du fameux colosse. C’est aussi pour célébrer

la liberté retrouvée, après un long siège imposé

par les Macédoniens, que les Rhodiens ont fait

construire cette immense statue. Elle ne devait

cependant rester en place qu’un demi-siècle.

Elle fut en effet détruite par un tremblement de

terre vers -226. Des morceaux de cette statue sont

cependant restés sur place jusqu’au VII

e

siècle,

entretenant la fascination pour ce joyau disparu.

Depuis la Renaissance, on représente le colosse

de Rhodes sous les traits d’une immense statue

d’Hélios, se tenant les jambes écartées de part

et d’autre de l’entrée du port de Rhodes. Cette

vision est désormais contestée par les historiens,

qui pensent qu’elle se trouvait dans une position

plus conforme au style grec, et peut-être pas à

l’entrée du port mais sur les hauteurs de la ville,

afin d’être visible de très loin. Certains pensent

qu’elle se trouvait dans ce qui est aujourd’hui la

cour du palais des Grands Maîtres. Ce dernier est

en effet bâti sur une partie de l’ancienne acropole

où se trouvait un temple consacré à Hélios.