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Salaün

Magazine

| Page 42

un

tour

en

ville

|

valparaiso

PABLO NERUDA,

LE POÈTE AMOUREUX

DE LA FIANCÉE

DE L’OCÉAN

Pablo Neruda, le grand

poète chilien, prix Nobel

de littérature, a vécu plu-

sieurs années à Valpa-

raiso, où il possédait une

maison, la Sebastiana,

que l’on peut visiter. Située

sur les hauteurs du cerro

Bellavista, elle offre une

vue exceptionnelle sur

l’ensemble de la baie de

Valparaiso.

Pablo Neruda a écrit de

très beaux textes sur

cette ville, dont il disait

qu’elle était “la fiancée de

l’océan”. Notamment cette

ode composée à l’occa-

sion d’un des nombreux

incendies qui ont dévasté

la belle extravagante :

Valparaíso, quelle absur-

dité tu es. Oh fou ! Port fou

et ta tête monstrueuse.

Hirsute, tu n’arrives pas à

te peigner. Jamais tu n’as

eu le temps de t’habiller.

Toujours la vie t’a pris de

court. La mort t’a réveillé

en chemise, en culottes

longues et à franges de

couleur (La poussière cou-

vrait tes yeux, les flammes

brûlaient tes souliers, les

solides maisons des ban-

quiers trépidaient comme

des baleines blessées.

Pendant que là-haut, les

maisons des pauvres sau-

taient dans le vide comme

des oiseaux prisonniers,

qui, essayant leurs ailes,

s’effondrent”

Après les tremblements de terre, l’incendie

est le deuxième fléau qui menace Valparaiso.

Régulièrement les vieux quartiers des “

cerros

sont victimes du feu. Celui dont nous avons été

témoins a détruit en pleine nuit une quarantaine

de maisons. Ce n’est rien à côté de celui

de 2014, qui ravagea 2900 habitations! Les

pompiers mirent plusieurs jours à maîtriser

le feu.

Construites pour la plupart en bois, imbriquées

les unes dans les autres, accessibles par des

passages étroits, des couloirs, des escaliers,

les jolies maisons colorées sont une proie facile

pour les flammes.

C’est l’image que Valparaiso donne quand on

l’aborde par la mer: une bande littorale plane

“El plan

” sur laquelle s’étendent les installations

portuaires, les bâtiments administratifs, les

principaux commerces… Et puis, derrière, les

collines – les “

cerros

” - qui accueillent, dans un

invraisemblable enchevêtrement, les quartiers

aux maisons colorées qui font de Valparaiso

une ville unique en Amérique latine et lui

donnent un charme sans pareil.

Valparaiso est régulièrement victime de

tremblements de terre et de tsunamis

qui inondent la ville basse. En 1906, un

tremblement de terre fit près de 3000 morts.

Mais les Valparaisiens ont appris à vivre avec

ces sautes d’humeur de la nature.