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Salaün

Magazine

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à

découvrir

|

bréhat

cialement conçus pour cette pêche. La Marine nationale en

conserve deux exemplaires, la

Belle-Poule

et

L’Étoile

, qui

refont parfois le voyage vers l’Islande.

À son apogée, vers 1895, la grande pêche fait vivre plusieurs

milliers de marins et leurs familles. Paimpol est alors le can-

ton le plus peuplé du département. L’aventure ne va pas sans

drames, et les naufrages sont fréquents. En témoignent deux

monuments touchants, la Croix des veuves à Pors-Even et

le Mur des disparus à Ploubazalnec. L’écrivain Pierre Loti

immortalisera dans plusieurs de ses romans ces pêcheurs

d’Islande, véritables bagnards de la mer.

Paimpol reste aujourd’hui encore une terre de marins, même

si beaucoup d’entre eux sont désormais établis dans les

grands ports de commerce en dehors de la Bretagne, parti-

culièrement au Havre, mais aussi à Rouen, Bordeaux, Mar-

seille ou Toulon. Aux alentours, les ports de Pors-Even et

Loguivy restent actifs dans la pêche côtière. Il y a plus d’un

siècle, celui de Loguivy s’est spécialisé dans la langouste et

le homard, que les pêcheurs allaient chercher jusqu’à l’île de

Sein et, surtout, aux Roches-Douvres, à 40 km au nord, dans

la Manche. À l’époque, il fallait faire plus de quatre heures

à la voile pour ramener jusqu’à une centaine de homards.

Aujourd’hui, les pêcheurs se sont entendus pour organiser

une pêche durable de ces crustacés, à l’instar de celle qui se

pratique pour la coquille Saint-Jacques en baie de Saint-

Brieuc. Une réserve a ainsi été instituée au large de Bréhat.

Ils misent aussi sur le développement des énergies marines,

avec notamment la création d’un parc d’éoliennes en baie de

Saint-Brieuc, ou sur la culture des algues.

paimpol et ses falaises

Dès le

xix

e

 siècle, le tourisme devient un nouveau vecteur

d’activité dans le Goëlo avec la création de stations bal-

néaires comme Saint-Quay-Portrieux. Il est vrai que Paimpol

et sa région bénéficient d’ambassadeurs prestigieux, comme

Pierre Loti ou Théodore Botrel, dont la plus célèbre chanson

demeure La “Paimpolaise”. À ce propos, il convient de signa-

ler que si la ritournelle fait grand cas de la falaise de Paim-

pol, la ville n’en possède pas, si ce n’est l’un des plus fameux

estaminets du port… Pour trouver des falaises, il faut faire

quelques kilomètres au sud, jusqu’à Plouha, qui possède les

plus hautes de Bretagne. En redescendant vers Saint-Brieuc,

ne pas manquer le célèbre port de Gwin-Zegal. Les bateaux

y sont amarrés à une trentaine de troncs d’arbres, plantés

dans la mer avec leurs racines. L’un des plus beaux coins de

Bretagne nord.

À droite: des maisons de pêcheurs le long du port.

Ci-dessous: les falaises de Plouha.

la grande pêche

transocéanique a

profondément marqué

l’histoire et la culture

de la région.