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Salaün

Magazine

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reportages

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bali

B G

D

comme beratan

L’immense lac Beratan doit beaucoup de sa renommée au

« Pura Ulun Danu », temple dédié à la déesse des eaux Dewi

Danu, qui s’avance dans le lac volcanique depuis 1663. C’est

une des images de rêve de Bali, avec ses tours à toitures su-

perposées sur un carré de terre envahi de fleurs multicolores

à 2 mètres du bord. On accède à la promenade après avoir

traversé des jardins fleuris ménageant le suspense sur la vue

inoubliable qui attend derrière une petite porte. La luminosité

des différents édifices du temple, partagés entre hindouistes

et bouddhistes, contraste avec le voile de brume tombant

tout au long de la journée depuis les sommets d’en face. Pas

de quoi décourager les plus

téméraires pour un petit

tour en barque… avec une

petite laine. Nous sommes

à 1 200 mètres d’altitude et

Bali aime à surprendre !

comme danses

Il n’existe pas moins d’une

cinquantaine de danses sur

Bali, mais toutes ne sont pas

accessibles aux étrangers

au culte. Partout sur l’île,

et pratiquement quel que

soit le jour ou l’heure, un

spectacle ouvert au public

se déroule dans un déploie-

ment de costumes colorés,

de maquillages surlignés, de

dragons méchants, de prin-

cesses aux yeux écarquil-

lés, de singes moqueurs, de

dieux tout-puissants… Des

orchestres de percussions et

flûtes, les gamelans, compo-

sés uniquement d’hommes,

accompagnent les intrigues

de combats entre le bien et

le mal, issues souvent du

Ramayana

ou du

Mahabha-

rata

, épopées hindoues. Trois principales danses sont repré-

sentées largement, le «legong», le «barong» et le «kechak». Le

legong raconte l’histoire d’une jeune fille qui refuse de céder

à un roi qui l’a enlevée… Elle sera libérée par un joli prince.

Le barong voit s’affronter le bien et le mal… Ces deux notions

étant présentes chez l’homme, il n’y aura pas de vainqueur.

Enfin, le kechak se différencie par une troupe importante de

comédiens habillés de pagnes à carreaux symbolisant une

armée de singes qui, tout au long de l’intrigue reprenant des

éléments des deux autres danses citées, émettront sans cesse

claquements de dents et sifflements, avec une pincée d’hu-

mour. Nombre de ces spectacles de danse sont donnés par les

habitants de village qui, grâce aux entrées, améliorent leur

vie quotidienne et maintiennent la tradition des costumes.

comme gastronomie

Les magnifiques paysages ont le vilain défaut de faire oublier

trop souvent, dans les récits de voyage, la merveilleuse cui-

sine balinaise. Délicate et parfumée, avec épices servies à part

pour le confort de nos sensibles palais occidentaux, elle se

déguste tout au long de la journée dans des sympathiques

snacks locaux, les «

warungs

», ou en restaurants classiques

aux heures de repas. Plats de base, le

nasi goreng

(riz) et le

mie goreng

(nouilles) sont grillés à la poêle avec légumes et

épices, et un œuf au plat servi sur le dessus. Un vrai régal. Le

canard farci, «

bebek betutu

», est l’autre incontournable. Far-

ci, il cuit des heures à l’étouffée dans une feuille de bananier.

Le «

babi

guling », mets des fêtes auparavant, régale mainte-

nant au quotidien ou presque les Balinais, et les touristes qui

ont la bonne idée d’y goûter. C’est un cochon de lait farci qui

cuit une nuit à la broche, arrosé d’épices et lait de coco… Un

délice et une façon, pour les locaux, d’afficher leur différence

avec la grande majorité musulmane de leurs compatriotes in-

donésiens. Du coup, on accompagnera la dégustation d’une

bouteille de «Bintang», l’incontournable bière balinaise. Côté

poisson, le «

black pepper tuna

» fond dans la bouche: un steak

de thon rouge, couvert de poivre concassé, qui a mariné des

heures avant un aller-retour sur une plancha ou au barbecue.

Au moment du dessert, il ne faut pas hésiter à tester les fruits

indigènes comme le mangoustan, le rambutan (proche du

litchi) et le dragon, notre préféré, si succulent. Et pour finir,

À gauche: sous leurs lourds costumes et maquillages, les danseurs traditionnels perpétuent la bataille ancestrale

entre le bien et le mal… sans vainqueur.

À droite: angoustan, rambutan ou dragon, les fruits typiques de Bali sont un régal pour le palais.

Soleil radieux, couleurs chaudes, sur scène

ou sur les marchés, à Bali, le terne et le tiède

semblent avoir déserté depuis longtemps.