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Salaün

Magazine

| Page 49

un

tour

en

ville

|

buenos

aires

Un peu comme cettemusique du tango qui se joue avec douleur

et se danse comme si elle vous refusait une jouissance pour tou-

jours inaccessible.

Car Buenos Aires est, avec La Nouvelle-Orléans pour le jazz, l’une

des seules villes aumonde dont le nomest indissociablement lié

à une musique : le tango, et à tout ce que cette musique signifie

dans l’art de vivre des « Portenos », les habitants historiques de

Buenos Aires.

Pour s’en imprégner, pour en approcher le côté délicieusement

canaille, flirter avec les limites de la vertu sans sacrifier aux ten-

tations du vice, il faut bien sûr filer au plus vite vers le quartier de

La Boca.

Unquartier coloré commeune kermesse flamande, pétant de vie,

qui, dès la tombée de la nuit, redevient le coupe-gorge qu’il était

du temps des sombres quais du port de commerce.

Mais qui au lever du jour, peut alors offrir un joyeux et foutraque

décor dont se régalent les touristes et aumilieuduquel semble se

délecter le nouveau héros des Argentins, le pape François, qui fut

un archevêque de Buenos Aires vénéré entre tous pour avoir été

le plus proche des plus pauvres.

Aujourd’hui, dans le plus humble des bistrots, au-dessus du

comptoir le plus minable, du patron le moins aimable, vous avez

le pape François qui bénit les clients, le regard plein de bonté et

d’indulgence.

Il est secondé, dans ce sympathique apostolat, par l’autre héros

de Buenos Aires, Diego Maradona. Diego, le bras levé et la main

ouverte, cette « main de Dieu » qui, en 1986, permit à l’Argentine

de se venger de la défaite desMalouines, en Coupe dumonde.

Dans le quartier de « La Boca », le pape François semble non

seulement pardonner le geste contesté de son fidèle parmi les

fidèles, mais donner sa bénédiction papale à cette sacralisation

du but historique que le petit diable de La Boca avait, avec un

désarmant culot, attribué à Dieu lui-même.

On peut toujours discuter. Ronan et moi, nous avons préféré

considérer que leurs deux gestes harmonieux étaient, comme ils

l’eussent été considérés en Finistère, une invitation à remettre la

même chose.

Ce que nous fîmes, bien sûr, par courtoisie et simple convenance,

et avec une modération dont nous laissons Diego Maradona

seul juge.

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www.salaun-holidays.com

.

Dans les effluves de tigre et de caramel au café La Biela,

Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares (barrio de Recoleta).