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Salaün

Magazine

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actu

|

iran

L

es Perses, l’Empire perse, ont toujours intrigué l’Occident. Xéno-

phon, l’historien et philosophe grec, retrace l’épopée de Cyrus le

Grand, roi de Perse, dans l’

Anabase

et

Cyropédie

, vers 400 avant

Jésus-Christ ; Alexandre le Grand, le Macédonien, conquiert

la Perse et va jusqu’en Inde pour mourir à Babylone à l’âge de

32 ans, en 324 avant Jésus-Christ. La littérature est remplie

d’évocations de la Perse, jusqu’à Montesquieu, le philosophe

français des « Lumières », qui fait vivre deux Persans, Usbek et

Rica, en Europe dans ses

lettres persanes

au xviii

e

siècle. Les

récits de voyage sont innombrables au sujet de la Perse et de

l’Iran  : Téhéran et Ispahan ont fait rêver des générations d’Occi-

dentaux, c’est d’ailleurs là que la vigne a donné pour la première

fois du vin ! Depuis la découverte du pétrole et sa production, le

pays a encore plus intéressé, l’Anglo-Iranian (la future British Pe-

trol) créée par le royaume d’Angleterre venant donner une teinte

moins culturelle aux échanges. L’Iran, considérablement réduit

par rapport à l’Empire perse), est ainsi devenu une préoccupa-

tionmajeure dans lapolitique internationale-pétroliers,militaires,

diplomates estimant tout connaître et savoir les hommes poli-

tiques de tous les continents désirant décider du destin de cette

contrée déterminante pour l’avenir du monde. La guerre froide

entre l’Est et l’Ouest ena fait un enjeumajeur entre les deux blocs,

et l’Occident a manœuvré pour que l’Iran, malgré sa proximité

géographique avec l’URSS et un Parti communiste puissant,

ne verse jamais dans le camp d’en face. La dynastie Qadjar des

empereurs perses, présente depuis 1786, est démise en 1925, et

l’Occident favorise la prise enmain par un nouveau chah Pahlavi,

Reza Khan, alors Premier ministre. En 1941, devant le manque

d’obéissance de Reza, les Occidentaux orchestrent son départ

et son remplacement par son fils qui perdra finalement le pou-

voir en 1979, à la suite de ce que l’on a appelé la « révolution ira-

nienne ». Il faut se souvenir néanmoins de la prise de pouvoir »

démocratique » du Premier ministre Mossadegh en 1953, qui a

voulu changer les règles du jeu pétrolières avec les Anglais. Une

nouvelle ingérence occidentale permet lemaintien au pouvoir du

chah Pahlavi et son renforcement, tandis que Mossadegh est

débarqué. Ce sont alors les Américains qui deviennent les pro-

tecteurs de l’Iran enmarginalisant les Britanniques.

À partir de 1979 et la prise de pouvoir théocratique par les « aya-

tollahs » et lesgardiensde la révolution, les «

pasdarans

», l’Iranest

devenu, dans la presse et la littérature, l’ennemi principal de l’Oc-

cident, surtout depuis la chute de l’URSS. Il faut dire que les Ira-

niens ont inauguré leur révolution islamique en prenant en otage

l’ambassade américaine àTéhéran pendant 444 jours, à partir du

4 novembre 1979, provoquant la rupture des relations diploma-

tiques entre les deux pays. Comme l’on dit aujourd’hui, on a « dia-

bolisé » l’Iran, hier pays moderne ami avec le chah et désormais

pays rétrograde dirigé par des vieillards religieux anachroniques

et belliqueux, prônant la révolution internationale. Et on peut dire

que l’Iran officiel a tout fait pour qu’il en soit ainsi. Alors, avons-

nous trouvé des vertus au voisin dictateur irakien comme au roi

Mer Caspienne

Golfe Persique

Golfe d’Oman

Iran

Ispahan

Chiraz

Saravan

Birjand

Tabriz

Gorgan

Bandar Abbas

Téhéran

100 km

Iran