Salaün
Magazine
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Dans la cabine, le confort était irrépro-
chable, et c’est le bruit de l’ancre qui
nous a réveillés au petit matin.
Cette première journée sera l’occasion
de découvrir l’originalité de cette croi-
sière un peu particulière. Une croisière
rythmée – pour ceux qui le souhaitent
– par des débarquements quotidiens à
la découverte de la faune et de la flore
de cette Terre de Feu et de ses paysages
uniques au monde.
Le premier nous cueille un peu à froid.
En quelques minutes, on passe de la
douce chaleur de la cabine à la fraîcheur
d’un Zodiac filant à toute allure vers le
pied du glacier Marinelli, en provenance
directe de la cordillère de Darwin. Chaus-
sures de marche, vêtements polaires et
grosses doudounes obligatoires… Même
si, en ce printemps austral, le temps est
plutôt clément, la baignade dans les
eaux de la Terre de Feu reste réservée
aux éléphants de mer, qui, ce matin-là
d’ailleurs, sont restés discrets.
L’après-midi, le ballet des Zodiac re-
prend. En quelques minutes – et dans
des conditions de sécurité irrépro-
chables, les 200 passagers sont répar-
tis, en fonction notamment des langues
parlées, entre une douzaine d’annexes
robustes et pilotées par des marins hors
pair. À bord, prend place également un
guide qualifié.
Pour cette deuxième sortie, les îlots
Tucker ont été choisis, avec un pro-
gramme particulièrement copieux et
passionnant. Tout d’abord, l’île Santa
Cruz avec sa colonie de manchots de
Magellan, des manchots qui viennent
là, à chaque printemps, pour se repro-
duire. Ils viennent d’arriver, et certains
d’entre eux sont épuisés par une longue
migration.
Puis c’est l’îlot de La Fuente, habité par
des cormorans huppés, des goélands
australs et quelques chimangos, des
oiseaux rapaces indigènes. Une coha-
bitation bruyante mais paisible, et un
spectacle permanent assuré pour tous
les visiteurs.
Sur une magnifique carte marine, le capitaine Adolfo Navarro a retracé à la plume la route du Stella Australis dans le dédale des canaux de la Terre de Feu.